Journal des Mines (1813, volume 33) [Image 130]

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RECHERCHES EXPRINIENTALES

les proportions de solides, de liquides, et f4e fluides élastiques qui composent une plante, et les variations qui ont lieu dans ces pr5)portions dans les différentes saisons. . On sait que la charpente d'un arb._r_ e subsiste et conserve sa forme première, apr s que le bois a été transformé .en charbon ; mtis on n'a pas expliqué cet étonnant phénomène ;13rt y a fait peu d'attention. DD Un vase formé de terre glaise devient dur et cassant dans le four d'un potier ; le vase a diminué de volume en sortant du four; mais sa forme n'est point changée. Il n'y a rien dans ce phénomène qui soit difficile à expliquer. L'eau , qui tenait les particules de cette terre éloignées les unes des autres , et rendait la glaise souple et flexible, ayant

été dissipée par la chaleur du four, ces particules se rapprochent et forment un corps dur et cassant ;, mais la terre est toujours la même avant et après l'opération. N'est-il pas possible que le bois soit changé' en charbon par une opération semblable ? Ou le charbon se trouve tout formé dans le bois ; ou le bois est décomposé, et le charbon est formé de ses élemens , ou peut-être d'une partie seulement de ses élémens : mais n'est-il pas évidemment impossible que les élémens d'un corps solide soient dérangés de manière à

les séparer entièrement les uns des autres,

sans détruire la forme ou la figure du corps ? On verra , dans la suite de ce Mémoire, que la pesanteur spécifique des parties solides d'un bois quelconque , est bien près d'être la même

SUR LE BOIS' ET LE CHARBON.

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que celle du charbon qu'on en retire ; et cette circonstance est très-propre sans doute à donner un certain degré de probabilité à l'hypothèse qui suppose ces deux substances identiques.

.'Une circonstance accidentelle me mit sur la voie de cette recherche sur la structure des bois. Occupé depuis long-tems des modifica-

tions du feu, je voulus déterminer les quantités de chaleur qui se manifestent dans la combustion de différentes espèces de bois ; mais j'avais à peine commencé cette recherche , que j'appris que, pour obtenir de mes expériences des résultats satisfaisans , il était indispensa-

blement nécessaire de mieux connaître les bois ; et ce fut alors que je commençai à les étudier.

J'ai cherché d'abord à déterminer la gravité spécifique des parties solides qui composent la charpente des bois afin de pouvoir trouver ensuite les quantités de sève, ou d'eau et d'air que le bois contient dans différens états.

» Ayant trouvé que des copeaux ou ru-

bans très-minces de bois, remplis de sève, fortement imprégnés d'eau , peuvent être séchés parfaitement en moins d'une heure, sans nuire au bois , dans une étuvé tenue constamment chauffée à une température plus élevée' que celle de l'eau bouillante, d'environ 5o degrés de l'échelle de Fahrenheit (262° F. 127,7 centig,. ) , c'est avec de pareils copeaux que j'ai opéré,. >,

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