Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 211]

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SUR L'EX/STENCt

DIT CALCAIRE D'EAU" Leoucr.

cassure est inégale et à petits grains, qu'elfe possède une dureté et une ténacité supé-

'Lucano on reconnaît aisément l'emplacement d'un ancien lac, traversé par le Teverone , et dont la surface horizontale est bornée tout autour par un terrain un peu plus élevé de tuf volcanique. On peut dire même que ce grand lac n'est pas encore tout-à-fait comblé , puisqu'il reste dans son enceinte quatre petits lacs, dont les plus remarquables sont le lac des Tartares (tag» de' Tartari), ainsi nommé à cause d'un singulier amas de concrétions calcaires qui l'entourent; et le lac de la Solfatare, dont l'eau est fortement imprégnée de gaz hydrogène sulfuré. Cette eau dépose encore une grande quantité de matière calcaire, qui au-

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neure à celle du marbre blanc , et qu'elle

est principalement caractérisée par les pores et cavités dont elle n'est jamais dépourvue. Ces cavités, continue M. de Buch sent de deux espèces : les unes, petites, allongées, ternes dans l'intérieur, renferment souvent des restes de végétaux qui semblent leur D, avoir donné naissance ; les autres sont trèslongues , et se dirigent de bas en haut à côté l'une de l'autre, de manière à donner l'idée d'un travail artificiel. Ces singulières cavités sont les plus abondantes, et attirent au pre-» mier coup d'oeil l'attention de l'observateur,

surtout dans les monumens , où l'on voit qu'elles forment des raies paralèlles aux lignes d'architecture, des cercles autour des colonnes, etc. » Toutefois le travertin se distingue du véritable calcaire d'eau douce par l'abondance des parties concrétionnées qu'il 'renferme , ce qui le rapproche des tufs, ordinaires, et entre autres des puissans dépôts à couches concentriques des cascades de Ti,

voli , dont il ne -diffère, observe M. de Buch, que parce qu'il s'est formé dans des eaux tranquilles. Cette origine nous rappelle tout-à-fait celle que nous attribuons au calcaire compacte d'eau douce ; mais tandis que les lacs, que nous supposons avoir donné naissance à ce

dernier, ont été détruits par des causes violentes, celui qui a déposé le travertin paraît

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rait probablement achevé de combler la plaine, si on n'avait creusé un canal, qu'on est obligé, dit M. Breislach (1), de nettoyer tous les trois

ans, pour enlever les dépôts calcaires 'qui le fermeraient malgré, sa largeur et sa .profondeur. C'est peut - être à la nature sulfureuse, des

eaux de ce lac qu'on doit attribuer l'absence

des coquilles dans le véritable travertin ; il se-

rait intéressant à cet égard de rechercher si les gastéropodes aquatiles ne peuvent vivre dans l'eau du lac ,actuel : je n'y en ai point

aperçu , mais il faudrait des observations plus suivies. Au reste, une circonstance qui donnerait quelque fondement à cette idée , c'est qu'on trouve des coquilles dans la plupart des

autres endroits où la formation du tuf s'est

déposée naturellement. On peut notamment

n'avoir point éprouvé de grandes catastrophes,

et s'être simplement comblé par ce dépôt. Aussi, quand on examine la plaine de Ponte-

Ci) Voyages dans la Campanie.; etc., tom, 2, pag. 263.

Paris, i6oi.

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