Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 182]

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Lés gyrogonites ont été trouvées très-ahort. damment aux environs de Paris, dans. presque tous les lieux où MM: Brongniart et Cuvier ont reconnu la formation d'eau douce. Elles sont communes principalement clans les pierres siliceuses; mais elles y restent engagées, et l'on n'obtient que le noyau intérieur lorsqu'on veut les .en détacher. C'est ainsi qu'on les voit dans

toutes les pierres siliceuses qui abondent sur le plateau qui domine au Nord-Est la vallée de Montmorency, et qui constituent le sol pro-

pre de la forêt de ce nom ; notamment , à

Saint-Leu-Taverny, Moulign on , Saint-Prix Montmorency , Belair au-dessus d'.Anclilly et Daumont. On les rencontre également à San ois, à Cormeil, àTriel , à Dammartin , à Lonjumeau à Palaiseau, à Mennecy au-dessus d'Essonne, à Lagny , à Meaux, à Villers-Cotterets (r), etc., au milieu des lymnées et des planorbes fossiles. Les silex résimtes qu'on a découverts à Sevran près de Bondy, en creusant le Canal de l'Ourcq ,

en renferment également, .et alors elles sont souvent entières et vides à l'intérieur ; celles que M.. Gillet-Laumont a obserVées étaient dans cet état, et venaient du Vert-Galant près de Vaujours , lieu peu éloigné.

M. Brard dit les avoir trouvées dans une

marne calcaire 'blanche à Belleville ; mais c'est en vain queje les y ai cherchées: Les seules que

l'on puisse obtenir entières, isolées et bien conservées, sont répandues dans une argile (i) M. Dufourny de Villiers assure en avoir trouvé dans les sables de la sommité de Montraratre..

SUR LA GYROGONITE.

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très-blanche, qui remplit les cavités des silex de l'étang de Trappes au-dessus de Versailles. Mais nos environs de Paris 'ne sont pas les seuls lieux où l'on ait rencontré les gyrogonites. On sait que M. Bigot de Morogues a décrit ces fossiles qu'il avait observés aux environs d'Orléans; M. Ménard de la Groie les a vus dans le calcaire d'eau douce des environs d'Aurillac en Auvergne, ainsi qu'auprès du Mans , sur la route de cette ville à Alençon ; et M. Delezer

les a trouvés compris dans un Silex noir du

cantal. On sait que M. Brongniart et Cuvier ont reconnu deux formations de terrain d'eau douce ; la première à laquelle appartiennent les gypses à ossemens , et la seconde qui couronne tous les plateaux de nos environs : on sait aussi que ces deux formations sont séparées par un dépôt' marin. Les gyrogonites se trouvent dans l'une. et dans l'autre formation, mais elles Sont bien plus abondantes dans la seconde. Les seuls endroits où l'on les obtienne bien conservées, sont, ainsi que je l'ai -dit, Sevran et Trappes : le premier de ces lieux est dans la formation la plus ancienne, et le second dans la plus récente. Après avoir décrit ce singulier fossile , rapproché les diverses observations auxquelles il a donné lieu , indiqué les différens endroits où il a été rencontré, il reste à former la conjecture la plus probable sur la nature de l'être auquel il a appartenu. On a comparé la gyrogonite aux graines de certaines, plantes, et notamment à celles de quelques légumineuses du genre des luzernes : de là lui vient le nom spécifique de ezédicapinule,