Journal des Mines (1812, volume 32) [Image 23]

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SUR LE GISEMENT

DU CALCAIRE D'EAU DOUCE.

plan ascendant, qui s'élève en pente douce

mais rempli d'une infinité de pores., de cavi-

des plaines de la Sologne aux petites montagnes granitiques du département, de la Creuse. Tout

lures que M. >Brongniart a décrites (i)

le terrain environnant appartient à une formation d'ancien calcaire en couches horizontales, contenant des ammonites, des gryphées , des térébratules , et autres fossiles d'origine marine. Ce calcaire est ordinairement recouvert

par une couche de terre fortement colorée en brun-rougeâtre, qui passe quelquefois à un véritable minerai de fer. Mais au Sud de Levet , sur une étendue d'environ deux myria-

mètres , cette couche superficielle est remplacée par une autre terre' -argileuse d'un gris-de-cen-,

dre qui rappelle la couleur de certaines vases des marais, et où rien n'annonce la présence de l'oxyde de fer,, si abondant dans les terres

du Berry. C'est là ce qui indique le change, ment de terrain, car dès qu'on creuse au-des-

sous de cette légère couche d'argile, on trouve au lieu de la pierre jaunâtre ordinaire, un autre .calcaire blanchâtre, friable, granuleux, semblable aux couches tendres du calcaire d'eau douce de la Beauce. On a ouvert dans une des

parties les plus élevées du plateau, une car-

tés irrégulières, et de ces espèces de tubu-

, et qui se dirigent uniformément de bas en haut ; cassure est conchoïde dans certaines parties, inégale ou granuleuse dans d'autres, Enfin,

cette pierre présente tous les caractères assignés

au calcaire d'eau douce, et ce rapprochement est bientôt confirmé par les fossiles qu'on y trouve, et qui toutefois ne sont pas très-abondans. Ce sont de petits planorbes et de grands limnées qui paraissent se rapprocher du Unineus ventrieosus (BRONGN. )

mais qui ont la taille des plus ',grands limnées effilés (limneus longiscastus Bao-NoNe ). Cette pierre repose presqu'a la surface du. sol ; elle , est tellement

traversée par des fentes ou joints irréguliers qu'on ne -pourrait pas dire si elle forme une ou plusieurs couches. Elle a quelquefois 2 à. 3 mètres de puissance, et par-dessous on trouve le calcaire grumeleux indiqué précédemment. En continuant à s'avancer vers Bruère , on remarque que le plateau s'abaisse et présente en même te msun calcaire qui a encore la cou leur, la

dureté, et jusqu'à un certain point, l'aspect de

rière qui présente absolument la rn.ême disposition et la même nature de pierres que les ex'ploitations des environs de Blois. On y extrait 'Un calcaire blanc légèrement grisâtre, dont la nuance tire davantage sur le gris-de-fumée, comme les pierres de Blois et d'Orléans, que surie gris-jaunâtre de celles de Château-Lan don(1). 11 est dur, compacte

celui de la première carrière, mais qui est moins

(i) La pierre de Chàteau-Landon ( Seine-ei-M.arne) est décrite à la page 216 de l'Essai sur la Minéralogie géo-

(i) Annales du iiius. d'Hist. nat. , tome XV, p. 361.

caverneux, plus généralement compacte, et

qui est surtout caractérisé par l'abondance des parties de silex qui le traversent en tout sens, et se lient intimement avec les parties calcaires; c'est en un mot la même substance que celle graphique des environs de Paris, par MM. Cuvier et Brongniart. Paris 1811.