Journal des Mines (1812, volume 31) [Image 223]

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$U'R LA CHUTE DES AÉROLITHES sept ans. Ils le sont également à ceux de Benarès , dans les Indes orientales , et à presque tous ceux qui nous sont connus ; ils le sont entre autres â ceux tombés , il y a quelques années, dans le continent en Amérique , et dont M. le colonel Gibbs a eu la bonté de m'envoyer un échantillon. Cet aérolithe comparé soigneusement avec .ceux de Grenade m'a seulement présenté une couleur un peu plus foncée, un grain un peu plus gros, et un tissu un peu plus lâche.

TOMBÉS PRÉS DE GRENADE,

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Observations.

Je borne ce rapport à la simple description du phénomène et des faits observés, sans hasarder aucune conjecture sur leur cause : nous sommes trop loin d'avoir des données suffisantes pour la conclure, et même pour faire une hypothèse admissible. Je ferai seulement remarquer ici trois faits qui me paraissent une

conséquence de ceux que je viens de rap-

porter. 10. L'espace ou terrain occupé par les aéro-

lithes de Grenade est trop peu étendu pour qu'on puisse supposer que le point où ils se sont séparés les uns des autres soit très-élevé au-dessus de la surface de notre globe. ( Ils paraissent être les fragmens d'une seule masse, qui allait du N. O. au S. E., et qui s'est brisée , plusieurs fois peut-être , lors des détonations que l'on a entendues dans l'atmos-

phère. La force des détonations semble indiquer qu'elles ont eu lieu dans un milieu assez dense, et par conséquent à une petite hauteur).

2°. Après leur séparation, les fragmens de cette masse ( les aérolithes) ont éprouvé une chaleur capable d'en fondre la superficie : car chacun, en arrivant à terre, était entièrement

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recouvert d'un vernis ou enduit noirâtre évidemment produit par la fusion. 3°. La lueur qu'on a vue dans l'atmosphère ,

paraît être un effet des déflagrations de la masse aérolithique , car elle a paru tout à coup, comme un éclair, et a été suivie ou plutôt accompagnée de détonations (l'intervalle entre

la lumière et le bruit entendu n'étant certai-

nement qu'un simple effèt de l'éloignement de l'observateur) : cette lueur aurait commencé par être très-faible, et aurait ensuite graduellement augmenté, si elle eût été produite par l'arrivée d'un météore lumineux dans notre atmosphère. Note des Rédacteurs. Nous avons pensé qu'a la suite du Rapport de M. d'Aubuisson , on lirait avec intérêt le Catalogue suivant des chutes de pierres et des masses que l'on présume être tombées sur la terre. Ce Catalogue, le plus complet qui ait encore été publié, est extrait d'un Mémoire historique et physique sur les chutes de pierres que M. Bigot da Morogues se propose de faire paraître incessamment.