Journal des Mines (1812, volume 31) [Image 67]

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SUR UN GISEMENT

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(depuis la grosseur d'un grain de chenevis jusqu'à celle 'd'une noix), d'un blanc gris-brunâtre, dont la cassure présente assez souvent un segment de prisme hexaèdre, ayant deux côtés parallèles plus grands que les quatre autres. Au premier aspect, on pourrait prendre cette substance pour des noyaux de quartz; mais sa dureté, sa pesanteur., me la firent facilement reconnaître pour un corindon. La grosseur des noyaux, et la grande quantité que renfermaient les deux échantillons qui m'avaient été envoyés, rue donnèrent l'espoir que cette substance pourrait se rencontrer en assez grande abondance pour être versée dans le commerce, et être employée comme émeril; en conséquence, j'écrivis à M. Muthuon pour le prier de m'envoyer la description dit gisement de cette roche, de m'en faire passer quelques quintaux, et de chercher s'il ne pourrait rencontrer quelques cavités offrant des cristaux bien prononcés. Je crois ne pouvoir faire mieux que de donner ici le résultat des observations de cet Ingénieur. Le terrain dans lequel se rencontre la roche du Piémont, renfermant le corindon,, est principalement composé d'ophite , granitello , ou griinsteinporphyritiqueen assises, de troisième formation , 'et de la même roche en strates compactes, en couches de la même formation. Les couches recouvrent les assises dans plusieurs endroits jusqu'à une certaine hauteur, et quelquefois les dominent. Elles forment ensemble des montagnes groupées dé différentes. manières, qui s'abaissent rapidement, et sont les dernières ramifications du Mont-Rose au S ud- Est.

DE coitINnoN. 129 Sud - Est. Les nombreuses cimes de griinstein en assises qui sont découvertes , sont la plupart décomposées jusqu'à une profondeur de 3 _à 4 mètres, et souvent davanta.,,e. De leur décomposition, résulte une terre franche rougeâtre, sur laquelle il y a peu de. végétation, en sorte que l'on a l'aspect d'un pays brûlé. Çette terre est exploitée pour faire des briques ou mattoni, qui servent à construire les maisons et autres édifices, vu que la roche non décom-

posée est fort dure et ne se taille pas. Dans cette terre, on trouve des veinules, des nids, et par fois des blocs de mica, de feldspath simple et de feldspath avec corindon, mais' non mêlés ensemble, et plus ou moins altérés ou décomposés, suivant qu'ils sont plus ou moins près de la surface de cette terre. Le corindon lui-même a éprouvé une décomposition , ses Parties se soin jointes et fondues ensemble , et forment quelques prismes et pyramides irréguliers. Les nids de feldspath de corindon et de mica, sont quelquefois proéminent à la surface du,terrain , leur décomposition est plus lente que celle de la roche , et n'a lieu que jusqu'à une m °digne profondeur. M. Muthuon regarde cette roche, renfermant le corindon, comme d'une formation accidentelle. Ij'apres ses observations , il pense 'que le corindon ne peut étre évalué que "dans la Proportion d'un quart au plus du feldspath.qUi PernPâte. Ses recherches n'ont pu lui procurer aucun cristal prononcé, ce n'est que la cassure qui décèle quelques formes prismatiques hexaèdres. Voulant m'assurer par l'analyse si ce corin-

don différait de ceux déjà connus Volume 31.

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et si le