Journal des Mines (1812, volume 31) [Image 53]

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EXTRAIT DE L'OUVRAGE

qui adopte les rhomboïdes comme -véritables molécules intégrantes. 3°. Les stries parallèles aux grandes diagonales de deux faces opposées ne sont pas les seules

qui se fassent remarquer. M. de Bournon cite un morceau de spath calcaire d'Arandal en.

Norwège , dont un des arrgles solides a été enlevé par uni plan coupant pris dans le sens des trois grandes diagonales des faces contiguës à un même sommet, et qui par conséquent était perpendiculaire à l'axe. M. de Bournon a aperçu, de plus, des indices de joints qui passeraient par les petites diagonales de deux faces opposées., et par les arêtes comprises entre ces diagonales; ce qui lui a fait conclure que le rhomboïde primitif de la chaux carbonatée est divisible dé tpois manières différentes. Si toutes ces

divisions étaient effectuées , le cristal primitif serait alors partagé en molécules de plusieurs

formes, qui par cela même qu'elles ne sont plus semblables entre elles, ne peuvent représenter la forme des molécules intégrantes, d'a-

près la définition de l'espèce donnée par

M. Haüy, et adoptée par M. de Bournon. Elles peuvent encore moins être regardées comme formes des molécules de cristallisation , de l'aveu du même savant : que sont-elles donc ? L'Auteur soupçonne et regarde même comme probable, que ce sont les formes des molécules, principes de la chaux carbonatée ; c'est-à-dire, donc, que de ces petits solides différens ,

appartient, par exemple, au carbone, l'autre à l'oxygène, un troisième à la chaux. Cette. conjecture paraîtra d'autant moins vraisemblable, que l'on pourrait en conclure qu'une simple

DE M. DE BOURNON.

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opération mécanique suffirait pour séparer les unes des autres, les molécules élémentaires de

la chaux carbonatée, qui, d'après l'opinion générale, ne cèdent qu'aux agens employés par la chimie.

M. de BournOn cite en faveur des prismes trièdres, la facilité avec laquelle les macles si fréquentes dans les spaths calcaires s'expliquent dans la supposition que la forme des molécules intégrantes de la chaux carbonatée soit la moitié exacte du rhomboïde de io i° 32' divisé suivant

les grandes diagonales de deux plans opposés et sur les bords adjacens. Prenons pour .exemple la macle qui se montre le plus ordinairement,

et qui consiste en deux moitiés de cristal réunies en sens contraire, de manière à présenter des angles rentrans. Ce renversement, comme l'observe très-bien l'Auteur, ne peut être regardé comme l'effet d'un de ces hasards qui arrivent fréquemment en cristallographie, et qui réunit entre eux, de différentes Manières, deux ou plusieurs cristaux de la même substance: il est bien certainement l'effet d'un mode particulier de cristallisation. La régularité et. la constance dans la forme de ces macles, dans toute l'étendue des mêmes parties de fissures

ou de filons où elles existent, le démontre

suffisamment. Ce mode de cristallisation 'paraît , à notre Savant, bien sensiblement provenir, «A.°. directement du rapport de la mo-

lécule intégrante de cette substance, avec )) celle qui appartient à son cristal primitif. » De ce que, par exemple, la première de

» ces molécules est exactement la moitié de la seconde. 2°. Il provient aussi d'une modificaG3