Journal des Mines (1812, volume 31) [Image 52]

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EXTRAIT DE L'OUVRAGE

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veau joint par lequel le rhomboïde se divise en deux moitiés exactes, suivant les grandes diagonales de deux de ses plans opposés, in»41ique pour forme de la molécule cristalline intégrante , une de ces deux moitiés Les minéralogistes français avaient eu occasion d'observer des rhomboïdes de spath calcaire sillonnés de stries parallèles aux grandes diagonales ; on en trouve de semblables aux Pyrénées, qui sont mélangés d'asbeste flexible : la chaux carbonatée des environs de Moutiers (Mont-Blanc) , celle des Alpes du département de l'Isère présentent le même accident. Ces stries ont fourni matière à quelques objections contre la théorie de M. liaiiy, auxquelles ce savant a ré-

pondu d'une manière très-satisfaisante, et qui suffit au moins pour infirmer une assertion que

l'Auteur du nouveau Traité de minéralogie

n'hésite point à mettre au rang des propositions les mieux démontrées. 1°. Il n'est peint prouvé que 'les plans qui sous-divisent lel-homboïde primitif dans des directions différentes de celles qui sont parallèles aux faces, traversent et coupent réellement les rhomboïdes que M. de Bournon appelle molé-

cules de cristallisation. M. Haiiy a expliqué /es joints qu'ils présentent à l'oeil , en partant du principe' que les molécules des corps sont à

des distances respectives incomparablement plus grandes que leurs diamètres, et en suppovisant le cristal primitif parallèlement à ses faces. Il réserve le nom de molécules intégrantes aux seuls prismes trièdres qui sous-divisent chacun des rhomboïdes.

DE M. DE BOURNON.

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.sant que les joints dont il s'agit passent sur des suites d'arêtes ou d'angles solides de ces mêmes molécules. Plusieurs échantillons de chaux carbonatée que j'ai eu occasion de voir dans la collection de M. Haiiy,, et sur lesquels se laissent voir ces joints surnuméraires indiquent assez clai-

rement que ce sont de purs accidens dus, au imoins dans les morceaux en question, à des

matières étrangères disposées par couches trèsminces dans l'intérieur des masses. Le rhomboïde primitif que M. Haiiy a eu lieu d'observer dans

la variété qu'il nomme chaux carbonatée nacrée, schieferspath , W. , présente des feuillets perpendiculaires à l'axe du cristal , lesquels de l'aveu de M. de Bournon , n'ont aucun rapport avec, les lames de la cristallisation. On peut présumer qu'ils sont Séparés les uns des .autres par une substance étrangère que M. Vauquelin croit de nature talqueuse.

2°. Parmi les rhomboïdes marqués de stries parallèles aux grandes diagonales, il n'y en a qu'un très-petit nombre qui se laissent diviser avec une certaine netteté dans le sens des-joints parallèles aux grandes diagonales de deux faces opposées , tandis que tous se laissent diviser avec la plus grande facilité, parallèlement aux

faces du rhomboïde primitif. Or , la facilité

avec laquelle le cristal primitif se prête à la di-

vision mécanique dans le sens des six faces, jointe à la résistance souvent insurmontable qu'il oppose au plan coupant dirigé suivant les

grandes diagonales de deux faces opposées, condition nécessaire pour obtenir des prismes trièdres est un préjugé favorable à l'opinion

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