Journal des Mines (1811, volume 30) [Image 211]

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VOYAGE EN NORWEGE 404 -qu'il n'y a pas vu de ce granite d'ancienne formation , semblable à celui de Saxe, de Silésie,

du Hartz, duBas-Dauphiné , etc. La géologie réclame qu'on ne néglige pas ce genre de distinction, d'autant plus .que les couches étrangères (i) de calcaire, d'amphibole, et surtout de ces minerais qui méritent une attention particulictitlière par leur utilité dans les arts, se

trouvent communément dans le gneiss, et n'exis-

tent pas dans le granite. On trouve cependant du véritable granite à

llogdal , aux frontières de la Suède et de la

Norwègc ; mais il y est peu étendu et enfermé dans le gneiss, dont il paraît même n'être qu'une modification subordonnée. La province de Halland présente encore un pays monotone, couvert de. sables et de bruyères, mais le reste de la route, jusqu'à Chistiania , est plus varié ; on y traverse, à la vérité, des plateaux arides et sauvages, mais les nombreux 'bras de mer qui forment sur cette côte un grand

nombre d'îles, de golfes, et de canaux bordés de roches escarpées, les vallées étroites qui s'avancent au milieu des plateaux, la beauté de la

(i) Les géologistes allemands ont l'avantage de pouvoir par le simple nom , les couches qui quoique ' renferméesdans une formation, sont d'une nature différente distinguer' de la masse principale qui donne le nons à la formation. Ils les appellent higer, , tandis que les autres sont désignées par les noms de schicht et de fleitz , selon qu'elles appartiennent aux terrains en couches fortement inclinés , ou à ceux ordinairement horizontaux. Il serait bien à désirer qu'on pût introduire une, semblable distinction dans la langue française..

ET EN LAPONIE.

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végétation qui s'étend dans ces vallées ; tout

cet ensemble produit des points de vue très-pittoresques qui rappellent les Alpes en petits, car aucun de ces plateaux n'est fort élevé. Les en-

virons de Chistiania l'emportent sur tous le reste par leur beauté : l'art et la nature se sont plit à embellir les alentours de cette ville, dont le climat n'est pas aussi froid qu'on le croit communément chez l'étranger; l'hiver n'y com-

mence pas plutôt que dans le nord de l'Aile-

magne, et la neige n'y devient permanente

qu'au mois de décembre. Le chêne, le cerisier, l'abricotier, et autres arbres à fruits, y réussissent fort bien ; les sapins y sont d'une beauté remarquable, mais les hêtres et les peupliers n'y croissent plus. M. de Buch consacre à la description géologique des environs de Christiania, un chapitre qu'on peut citer comme un des morceaux les plus intéressans qu'on ait écrit sur cette science,. à cause des faits et des considérations nouvelles qu'il renferme , relativement aux terrains intermédiaires qui présentent, dans cette contrée, une série de roches dont on n'avait aucune idée. Nous regrettons que les bornes de ce Journal ne nous permette pas de donner une traduction complète de cet important chapitre, dont nous allons présenter un résultat sommaire, en considérant les diverses formations selon leur ordre géologique. Celle que l'auteur regarde comme la plus an.

cienne et la base de tous les autres terrains dans le nord, est ce gneiss dont on a parlé cidessus , qui s'étend jusque tout près de Christiania, du côté de l'E. et se retrouve à PO., Cc3