Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 142]

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274 SUR L'ART DE FABRIQUER DU FLINT-GLASS

en fusion dans les crensets , doit se disposer

naturellement par couches horizontales, dont la. depuis la surface supédensité va én rieure où se croissant, rassemblent les scories et les couches les plus légères, jusqu'au fbnd du vase où se rassembleront les plus denses. La difficulté

consistera donc à choisir parmi ces couches celles où la combinaison est la plus parfaite , et à les séparer des autres sans troubler leur parallélisme. D'abord, quan t au >choix des couches, il est clair qu'il ne faudra poil t employer les couches supérieures, toujours salies par les: impuretés qui s'élèvent à la surface des matières en fusion.

Il ne faudra pas non plus choisir les couches

qui sont absolument au fond du creuset; l'excès d'oxyde de plomb'qu'elles contiennent y rend la combinaison moins parfaite , et altère consi-

dérablement leur transparence ; car l'oxyde a la propriété de jaunir le verre : ,.on pourrait même, par l'addition de l'oxyde, faire un flintglass qui cesserait d'être transparent. C'est donc vers le milieu de la hauteur du creuset que l'on peut espérer de trouver les couches moyennes, ou la combinaison des élémens est la plus pure et la plus intime. D'ailleurs, les creusets eux-mê mes, quoique

composés d'argile aussi réfractaire qu'il est

possible, ne laissent pas cependant d'être attaqués par l'oxyde ; leur surface intérieure altère ainsi la pureté de la pâte vitreuse qui les touche ; et par conséquent, pour recueillir un flint-glass pur, il faut s'éloigner de cette surface ; c'estdonc

uniquement vers le centre des creusets que l'on peut espérer de trouver la matière la plus

BON POUR L'OPTIQUE

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propre à l'optique, et par-là on voit tout de

suite pourquoi il est impossible d'obtenir cette matière autrement que par une fabrication en grand. Car on ne pourrait pas éviter l'altération des Creusets, même quand on les ferait avec du platine GO. On ne remédierait pas davantage au défaut d'homogénéité des couches, et l'on perdrait l'avantage de leur parallélisme, qui ne peut s'obstenir qu'en grand. De pareils essais ne peu-

vent donc donner tout au plus que des petits

morceaux de flint-glass pur, dont la- fabrication toujours excessivement dispendieuse, ne pourrait avoir aucune application suivie. Dans tout ce que nous venons de dire, d'après M. d'Artigues , sur le choix des couches les plus favorables à la recherche d'un flint- glass propre à l'optique, nous nous éloignons considérablement de l'opinion répandue jusqu'à ce

jour parmi les opticien S et parmi les physiciens eux-mêmes ; car ils semblent tous s'être

accordés pour attribuer de grands avantages :à l'accroissement de la pesanteur spécifique ; en sorte que le flint-glass le plus dense est , selon eux, le meilleur pour faire des lunettes. Mais cette opinion, presque généralement admise,

ne doit pas l'être sans restriction. La condition essentielle pour faire de bons objectifs n'est pas d'avoir du flint - glass bien lourd , mais du flint - glass bien pur , bien trans-

parent , et suffisamment dispersif, pour qu'on puisse obtenir l'achromatisme, en le combinant (i) Dans la fusion le platine est attaqué par l'oxyde. Ce fait intéressant a été communiqué à la Commission par M. Vauquelin , l'un de ses membres.

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