Journal des Mines (1810, volume 27) [Image 24]

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SUR LA HOUILLE les couches de houille et dont nous avons parlé 46

paragraphe 8, ainsi que le schiste .bitumineux , démontrent encore que les végétaux., pour former la houille, doivent avoir été convertis en une substance fluide et déliée. Ces masses pierreuses sont une argile durcie qui passe

quelquefois au genre siliceux ; le schiste bitu-

mineux est une argile imprégnée d'une plus

- grande quantité de matière bitumineuse, car

peut être employé comme combustible. Ces substances pierreuses sont d'un gris noirâtre

-foncé ; mises au feu, elles répandent une odeur de houille, et leur couleur devient blanche. On

voit ici combien la substance végétale qui a formé la houille doit avoir été déliée, puis-

,

qu'elle est entrée dans la composition de pierres

fort dures, comme vraie parue constituante et non comme mélange. L'opinion de ceux qui regardent la houille comme ayant été jadis un. bois bitumineux, et le bois bitumineux une tourbe, ne mérite aucune attention : c'est une idée du cabinet, qui est absolument l'opposé de ce que l'observation -nous apprend : ce sont les houilles qui sont de 1

formation plus ancienne, les bois bitumineux et les tourbes de formation récente. On doit

s'étonner qu'un homme, comme M. Berol-

dingen , qui avait tant vu et observé des couches de houille, de boisbitumineux et de tourbe, ait avancé et soutenu sérieusement cette .idée. Ces trois combustibles fossiles ont été formés à des époques si différentes, par des causes si différentes , et ils sont accompagnés de minéraux si clifférens , que quand bien même le chimiste, induit par une identité dans les produits, von-

ET LE BOIS BITUMINEITX.

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cirait les réunir ( les regarder comme une

même substance) , le géognoste ne pourrait y consentir : la suite de cet ouvrage le fera voir. L'opinion dont je parle est exactement l'opposé de ce que nous voyons dans la nature, elle est aussi absurde que si l'on disait que le fils a engendré la mère , et qu'ensuite la- mère a gendre la grau d'inère car la houille est ce qu'il y a de plus ancien , la tourbe de plus jeune, et le bois bitumineux est d'un âge intermédiaire. On a aussi voulu regarder les houilles comme

du bois qui avait été carbonisé par l'action du feu : mais on n'a pas alors fait attention que le feu convertit le bois en cendres et en charbon, et que

ce dernier n'est plus susceptible d'une transformation ultérieure. Mais la quintessence de tous les déraisonneme-ns (radotages, dit l'auteur) qui ont jamais été publiés sur cette matière, se trouve

dans un livre intitulé (en allemand) : Descrip-

tion des plus anciens changenzens du globe terrestre, et de l'origine volcanique des

houilles et dzz basalte; Leipsick. 1796. L'auteur anonyme regarde, pages iii et 121, les houilles comme des déjections volcaniques, et il croit qu'avec le tems , les anciens basaltes et les laves,

nommément celles du .Fésuve et de l'Ethna ( pag. 143) , se convertiron t en entier en houilles,

Voilà qui est certainement bien fort ! s.

XII.

De l'usage de la houille schisteuse. De toutes les sortes de houille, la schisteuse est la principale et la plus utile ; c'est celle qui,