Journal des Mines (1810, volume 27) [Image 23]

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StÏR LA HOUILLE pressions appartiennent à des troncs d'arbre, si les surfaces striées et les noeuds n'indiquaient pas que ce sont des roseaux. Ils sont remplis de la même substance qui les entoure : ce qui in-

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dique qu'ils étaient creux lorsqu'ils Ont été apportés op par les eaux, et remplis de matière minérale. Cependant dans quelques couches de houille schisteuse, on treuve réellement du bois pétrifié j'en possède des morceaux retirés des houillères de Cammerberg ;

ils pèsent vingt livres et plus.

Il est singulier que les impressions de coquilles soient si extrêmement rares dans la for-

mation de la houille schisteuse. Je douterais même de leur existence , si je n'avois pas vu, ainsi que je l'ai déjà dit il y a peu de teins, une

petite plaque d'argile schisteuse sur laquelle on remarque des impressions de musk.ulite et de face verticale de la roche , comme quatre ou cinq troncs

d'arbres verticaux de 9 à 2 pouces de diamètre, 5 à 6 pieds de long non compris ce qui est encore enterré dans le grès, et éloignés de quelques toises les unes des autres : ils sont évidemment en place, et sans en êt re enlevés , ils ont été enveloppés par le dépôt du grès. Dans un 'endroit , on ne voit dans la roche que la concavté qui était occupée par le tronc ; dans d'autres, la convexité du tronc est sai l'an te audessus de la surface de la roche : il ne reste plus du végétal que l'écorce qui est convertie en une légère couche de houille ou bitume minéral ; la niasse du tronc est du même grès que celui de la carrière. Le grès, en se déposant peu à peu et par sédimens horizontaux, remplissait ces roseaux à mesure qu'il les enveloppaient. (1) Ceux dont j'ai parlé dans la note précédente, ne paraissent pas avoir été apportés par des eaux ; leur position verticale et parallèle ( entre eux) , au milieu des couches horizontales , semble indiquer le contraire.

ET LE BOIS BITUMINEUX.

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tellinites. On dit-également que dans les houillères de Wettin , il y a un endroit où l'on trouve

des corps marins pétrifiés : mais malgré les promesses qu'on m'a faites de m'en envoyer, je n'ai pu encore en voir. Quelques personnes pensent que la houille schisteuse n'est autre chose qu'un bois et des plantes qui ont subi une simple transmutation ; mais cela ne peut être : ils citent en preuve les troncs d'arbres pétrifiés que l'on trouve dans les houillères ; mais ces personnes , M. Berolding entr'autres , confondent vraisemblablement les vrais houilles avec les bois bitumineux. Il parait bien plutôt , que les substances végétales ont d'abord subi une fermentation qui a produit une substance huileuse, et que c'est cette substance qui dans la suite a formé les houilles : de cette manière on peut expliquer la formation de ces petites veinules de houille qui ont à peine une ligne d'épaisseur. MM. de Charpentier et Werner (1) font men-

tion de filons de houille qui courent dans une

pierre sablonneuse, en Lusace près de Wehrau : ces fiions, un seul excepté, n'ont pas plus d'un

demi-pouce de puissance. Comment du bois aurait-il pu pénétrer dans ces fentes étroites, si auparavant il n'avait été dissous et converti en une substance huileuse et fluide. Au reste, il

est à regretter que ces naturalistes., en nous instruisant de ce fait, n'aient pas décrit la variété de hoüille ou de bois bitumineux qui constitue ces filons.

Les masses pierreuses qui se trouvent dans (s) Théorie des filons, §. 48.