Journal des Mines (1808, volume 24) [Image 245]

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EAUX ET BOUES THERMALES

pas négliger de dire que les baig,nots offrent beaucoup plus d'agréntens, sans parler d'ailleurs que ce bâtiment est beau. coup plus vaste , destiné -uniquement pour les malades, et puis les avantages de la douche qu'on ne trouve que là. Nous ne devons pas oublier de faire remarquer que l'odeur hépatique est plus sensible aux approches des sources de Bibi que des autres , et dans certaines circonstances plus que clans d'autres ; mais on s'en rendra facilement raison d'après ce que nous allons dire. Les habitans de ce quartier , qui sont presque tous des rempailleurs de chaises, mettent leurs joncs et autres plantes dont ils font usage , tremper dans des petits bassins qui

sont contigus aux sources , et très- souvent les eaux se confondent. Il se fait donc dans ce cas une forte infusion à chaud de ces plantes , c'est pourquoi les réactifs y manifestent la- présence du soufre. Mais si on a soin de faire enlever tous les végétaux, l'odeur du gaz hydrogène sulfuré disparaît, et on ne trouve aucune différence entre les eaux de ces sources et celles des autres , preuve incontestable que la présence du soufre est due à la décomposition instantanée des végétaux qu'on fait tremper dans cette eau: du reste, ici comme aux environs de toutes les autres sources thermales, la végétation y est beaucoup plus vigoureuse que partout ailleurs.

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Des Baignots , ou des Bains proprement dits.' Le local des bains publics , connu sous le nom de Raigriots , est situé à quatre cents pas environ de la ville, au :Pied d'un mamelon basaltique , appelé Pouy-d'Eouze ou *d'Eure ( Mons urens ), qui fut jadis le siége d'un volcan éteint depuis une époque qui se p-rd dans les nuits des siècles. On y arrive en longeant la rivière, à l'ombre d'une,S,unerbe allée d'ormeaux qu'on y a fait planter, et qui est une des promenades les plus agréables et les plus fréquentées. Le bâtiment qu'on y a construit offre des logemens vastes, propres, ,commodes et bien distribués; en sorte que les personnes que leurs infirmités attirent à ces bains , et qui ne veulent pas demeurer en ville , sont assurées d'y trouver tout ce qui est nécessaire 'aux besoins de la Vie , ou , pour mie-di dire tout ce qui convient à des valétudinaires.

DE DAX.

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On peut, si on le désire, se baigner sans sortir de sa cham-

bre. Si on l'aime mieux , on se rend à la source même , là on rencontre des bains d'eau et boues thermales de toutes les températures, depuis 25 degrés jusqu'à 49 , si on pouvait les prendre aussi chauds. Lorsqu'on veut prendre des bains de vapeurs seulement, on le peut encore , puisque les .pavitlons des bains, bâtis en pierre, très-bien voûtes et trèsclos, sont disposés exprès Four cela. On a étabà daus-le même Leu des douches de différentes forces , pour ceux des malades qui ont besoin de ce moyen de guérison. Elles sont tellement construites , que le valétudinaire peut recevoir la douche , et être en même-tems plongé dans les eaux , ou dans les boues thermales.

Des Sources Adouriennes., Nous ceittiprenons sous ce nom la multiplicité des sources qui se montrent à tous les pas sur- les bords de l.dour, , ou même dans ion lit. Les plus remarquables sont ; l'une, presque à l'entrée de l'allée des Begnots , à l'Est d'un massif de pierres où était jadis des bains avant l'établissement des Baignots , et l'autre, à peu pièi vis-à-vis l'allée qui conduit

sur le plateau du Poity-d'Edlize, c'est-à-dire , presque

à

l'extrémité Ouest de la Même avenue. Une espèce de bouillonnement perpétuel qui se fait remarquer à la surface de

l'eau, la- fait facilement distinguer. celle-ci Sourd à tra-

vers un sol argileux, et la seconde, de la roche d'un marbre qui paraît du calcaire primitif, et sert de base , ou tout moins est adossé aux masses.ba,altiques du Pouy d'Eouze.

L'une et l'autre paraissent. très-abondantes , et tiennent constaminént l'eau de l'Adour, dans cette partie , à plu-sieurs degrés au-dessus de sa température que partout sans qu'on puisse cependant la fixer. Si au moyen des travaux convenables , on réunissait toutes les sources pour les conduire aux Baignots ou partout ailleurs , tout porte à croire qu'on obtiendrait une masse d'eau pour le moins aussi forte que celle de la fontaine chaude. D'après tous ces détails , on trouvera étonretnt qu'on .n'ait pas cherché à tirer parti de cette masse d'eau et qu'on n'ait pas donné au local des Baignots le perfectionnement dont un semblable établissement serait susceptible. G- 0 3