Journal des Mines (1808, volume 24) [Image 32]

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SUR nia NOTINTUAU GENRE

des résultats de mes expériences en général, je peux établir les conclusions suivantes. 10. Les roches ou pierres, par une application particulière de la chaleur et dans certaines circonstances, peuvent être conduites à un état de liquéfaction ignée tel, qu'elles peuvent couler, sans que pour cela elles perdent presque aucun de leurs principes constituans ; sans que les substances composantes se dissolvent, comme par la fusion vitreuse ; et sans qu'il -y ait même aucun changement notable dans la cons-

titution de la roche, à tel point que cette matière liquéfiée donne, en se reconsolidant , une pierre où l'on retrouve dans le même état et

clans les mêmes dispositions ,les substances com-

posantes de la roche, et une pierre qui a une

parfaite ressemblance avec les laves lithdides. 20. Le principe général pour parvenir à cette liquéfaction ignée, est de s'opposer au dégagement des substances expansives, d'empêcher l'accès d'aucune substance étrangère, et d'écarter la matière de toute application immédiate du feu. Dans cette opération, l'action du calorique opère seulement le ramollissement de la matière, en détruisant pour le moment la cohésion fixe des molécules ; mais elle n'entraîne pas la désorganisation des substances, comme dans la fusion vitreuse. Je nomme ce genre de fluidité liquéfaction ignée, pour le distinguer de la fusion vitreuse qui conduit les matières minérales pierreuses à l'état de verre, et je désigne cette dernière fusion par l'épithète vitreuse, pour qu'on ne la

ZSE LIQUiFACTION IGNÉE.

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confonde ppint avec la fusion métàllique , qui a un résultat tout différent. 3. Les diverses espèces de roches ou pierres ne demandent pas le même degré de chaleur pour passer à cette liquéfaction. Dans ce moment, je ne puis assigner au juste, ni le terme le plus bas, ni le terme le plus élevé ; cependant ce dernier me paraît devoir être aux environs de 5o degrés du pyromètre de Wegdwood , tandis que le degré le plus bas est au-

dessus de la température d'un four à chaux ;

car ayant placé deux fois plusieurs essais dans un de ces fours à feu de soixante-douze à quatrevingts heures, je n'ai obtenu aucun ramollissement dans la matière. Une température au-dessus du terme convenable porte le trouble dans la matière, et la détermine vers la fusion vitreuse (1). 40. Il ne suffit pas d'arriver au degré convenable de chaleur, il faut encore soutenir longtems cette température, et sur-tout la prolonger en raison de la grosseur des morceaux qu'on veut liquéfier; la pénétration des grosses masses doit s'opérer par l'effet du teins et non par l'aug-

mentation d'intensité de la chaleur. L'on sait

(1) Dans ces expériences on ne saurait mettre trop de soin à élever lentement la température , le calorique s'insinuant beaucoup plus facilement dans la poudre que dans la roche en masse ; cette poudre étant la première à recevoir l'action de la chaleur, et ayant aussi plus de tendance que la masse pour passes- à la fusion vitreuse, il est toujours à craindre que quelques particules ne se vitrifient ; car une fois la dissolution vitreuse opérée dans un point , elle entraîne de proche en proche celle de toute le. masfe,