Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 157]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

300

.ET DE LA SOUDE. SUR LES. MÉTAUX DE LA. POTASSE

Ainsi cet hydrogène ne provient que de l'eu*, qu'on pourrait supposer dans le gaz ammoniac,' ou du métal lui-même ; mais, d'après les expé-

riences de M. Berthollet le fils, il est prouvé que le gaz ammoniac ne contient point sensiblement d'eau , et on obtient tant d'hydrogène que , pour supposer qu'il soit dû à l'eau de l'ammoniaque , il faudrait admettre qUe cette ammoniaque contient plus que' son. poids d'eau , ce qui 'est absurde. Donc le gaz hydrogène provient du métal ; et comme, lorsqu'on en-a séparé ce gaz ,- ce métal se trouve transformé en alcali , donc: ce métal ne paraît être qu'une combinaison d'alcali d'hydrogène.

Du Métal de la Soude. On prépare ce métal absolument comme celui de la potasse ,. et on le purifie de la même manière ( Voyez page .289 ). Il a l'éclat métallique à un grand degré ; sa couleur tient le milieu entre celle du plomb et de l'étain. Il est ductile , et si mou qu'on peut le .

pétrir comme de la cire. Sa combastibilité est moins grande que celle du métal de la potasse. Aussi , à une température de dix à

quinze degrés, il ne prend point feu à l'air, et ne s'enflamme point lorsqu'on le pro;ette dans l'eau : mais il s'agite à la surface de ce

liquide en tournant avec une rapidité extraordinaire , s'arrondit, forme comme une perle ; dégage, à volume égal, presque deux fois autant d'hydrogène que celui de la potasse ; s'échauffe considérablement ; décrépite à la fin

3o1

de la décomposition, et se transforme en soude.

Lorsqu'il est pur , il ne se fond qu'à 900. ; tandis que celui de la potasse entre en fusion à 580. tlierm. centsr. : mais lorsqu'on combine ces métaux ensemble dans diverses proportions, il en résulte des alliages beaûcoup plus fusibles que les métaux .purs. effet , trois parties du métal de la soude et une partie du métal de la potasse , f'orinent un alliage fusible à zéro , qui perd de sa fusibilité en diminuant la quantité du métal de la potasse ; et qui en acquiert au contraire une plus grande en augmentant jusqu'à un. certain point cette quantité. Cet alliage est même encore liquide à zéro, lorsqu'il contient dix fois autant du métal de la potasse que de

celui de la soude, et il présente même alors une propriété remarquable , c'est d'être plus léger que l'huile de naphte. Dans tous les cas, quelle que soit la quantité des métaux qui le constituent, s'il se fond à zéro , il de-

vient cassant lorsqu'on le solidifie par le refroidissement. Ces divers alliages expliquent pour-

quoi nous avons d'abord cru que le métal de la soude était liquide ; c'est que la soude dont nous nous sommes servis et que nous regardions comme pure, parce que nous l'avions achetée dans un laboratoire très - accrédité , contenait un peu de potasse. Peut-être est-ce

là la raison pour laquelle on a obtenu le

métal de la potasse liquide; car nous sommes bien certains que le nôtre est pur , et ne contient que de la potasse et de l'hydrogène. Il serait pourtant possible aussi que cette liqui..