Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 70]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

132

PIERRES TOMB.eES Dr L'ATMOSTIIkRE

L'explosion du globle de feu fut suivie d'une chute de masses pierreuses dans différens quartiers, et dans les environs de la ville de Weston.

On compte six places différentes où ce phénomène a eu lieu, toutes situées dans la ligne: de direction du météore, et éloignées les unes des autres au plus de 9 à io milles. Parmi ces six, il en est trois plus marquantes, par la correspondance qu'elles ont avec les trois explo+ sions que M. Staples dit' avoir distinguées. Les

pierres ont gardé un certain ordre dans leur chute ; les premières tombèrent au nord, les

dernières au midi. Les circonstances furent les mêmes. On entendit après l'explosion et au moment de la chute, un fort bruit, que les uns ont comparé à celui de l'eau jetée sur le feu ,

d'autres au bruit de la mer en courroux ; ce

qui fit naître dans l'esprit de quelques personnes

l'idée d'un ouragan ou grain de vent ; dans d'autres, celle d'une décharge violente d'une pièce du plus fort calibre, et dans tous, crainte d'une formidable catastrophe. A chaque explosion, on entendit un bruit subit et précipité , comme celui que cause la chute d'un corps pesant sur la terre ; aussi toutes les

pierres, une exceptée , étaient-elles plus ou moins brisées. Circons.

Voici maintenant quelques unes des prin-

"n'es par ci-pales circonstances qui sont particulières à

chacune des trois explosions qui ont eu lieu successivement.

1.,Des pierres tombées vers le nord ont été trouvées Sur les confins de Huntington , autour de la ville de Weston , à 4o ou 5o perches à l'est de la grande route de Bisclgebost à,

A WESTON..

1.33

Newhurn , sur un Chemin qui passe devant la. maison de M. Merwin Burr. M. Burr était sur le chemin en face de sa maison, lorsqu'il tomba, en sa présence et à 5o pas de lui, une pierre dont le choc sur un rocher de granite fit beaucoup de bruit. Il voulut connaître ce qui venait

de tomber avec tant de force, et trouva que c'était .une pierre. Elle avait été brisée par la

violence du coup et réduite en partie en poussière ; les fragmene, dont les plus .gros ne surpassaient pas en volume un oeuf de pigeon, étaient disséminés dans une étendue de 20 à 3o pieds, et furent trouvés chauds au moment où ils furent ramassés. La roche .que la pierre frappa en tombant, avait pris une couleur gris

de plomb foncé à l'endroit où le choc avait

eu lieu. En réunissant les morceaux qui composaient la masse de cette pierre, on a évalué son poids à 20 ou 25 livres. M. Burr est persuadé qu'une masse plus considérable est tombée dans un terrain marécageux peu éloigné de sa maison ; il est probable que cette pierre, ainsi que celles dont nous venons de parler, sont les résultats de la première explosion. 2. Les masses qui se détachèrent du météore

à là deuxième explosion , tombèrent dans le voisinage de la maison de M. William Prince, à cinq milles environ de celle de M. Burr, dans la direction du Sud. On forma plusieurs conjectures' peu satisfaisantes sur la cause de cet événement. Un enfoncement qui paraissait s'être fait récemment dans la basse-cour, à 25 pieds de la maison , fut attribué à la foudre, tant là famille de M. William Prince était loin de soupçonner qu'il pût tomber des pierres du ciel. On. T. 3