Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 69]

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PIERRES TO.111BÉES DE L'ATMOSPHiRE

direction presque perpendiculaire à l'horizon ; en inclinant cependant sous un très-petit angle

vers l'ouest, et s'écartant un peu du plan de l'équateur, d'un côté et d'autre dans une courbe assez prolongée et ne faisant jamais un angle

de plus de 4 à 5 degrés; son diamètre était la moitié ou les de celui de la pleine lune ; sa marche ne fut point aussi rapide que l'est ordinairement celle des autres météores, de ceux par exemple, que l'on nomme vulgairement

étôiles tombantes.' Lorsqu'il fut dégagé du

image épais qui le Couvrait, il parut plus brillant qu'auparavant. Parvenu à la partie du ciel qui était resté pure, il jeta une vive lumière, moins intense à la vérité que celle de la foudre lorsqu'elle éclate, mais assez vive,, et que l'on peut comparer à celle que l'on .désigne communément sous le nom de chaleur incandescente. Sa surface présentait une espèce de convexité. Dans les instans où un nuage trop épais n'obscurcissait point le météore, on voyait à sa suite une traînée conique d'une lumière pâle et ondoyante, dont la longueur surpassait à peu près douze fois son diamètre dans la partie du ciel la plus pure. On voyait autour de ce corps une vive scintillation semblable à celle d'un tisoix enflammé exposé à l'action du vent-. Le météore disparut à 15 degrés environ de distance du zénith, et à pareil nombre de degrés ouest du méridien. Sa. disparition ne fut point instantanée ; elle se fit par degrés, à peu près -

comme celle de la lumière d'un boulet de canon rougi au feu-, dans les ténèbres ; mais

elle fut bien plus; rapide.. L'atmosphère 'ne développa aucune odeur ; il ne se sépara aucune.

WEsTe 13/ partie lumineuse de la masse, qui fut visible

pendant environ 3o secondes. Il s'était à peine écoulé 3o à 4o secondes, que l'on entendit trois bruits forts et distincts qui semblaient venir de très-près, et semblables à celui que fait entendre la décharge d'un boulet de quatre; ils se succédèrent assez rapidement dans l'intervalle de trois secondes, furent sui'vis d'autres bruits moins forts et sourds, coin-. parables à: celui d'un boulet de canon qu'on

roulerait sur un plancher, tantôt plus forts, tantôt plus faibles. Quelques personnes l'ont comparé au bruit d'un chariot qui descend avec précipitation d'une haute montagne par un chemin rempli de pierres, ou à une salve de mouequeterie qui se prolongerait en ce que l'on appelle feu de file. Ce bruit dura autant de. tems que le météore fut visible et eut l'air de;eaffaiblir et de cesser, en suivant la même direction_ que ce dernier avait prise. Les personnes consultées sur les faits que =

tous -venons de r.apporter, se sont trouvées d'accord quanti au. fond des choses. M. Elihu Staples a rapporté une circonstance qui mérite

d'être remarquée. Il dit avoir distingué trois

explosions distinctes , par lesquelles le globe

de feu lui parut éclater ; il ajouta qu'elles ne furent pas atissi- fortes les unes què les autres, et' qu'elles allèrent toujours en: s'affaiblissant, itsqu'au moment où le phénomène cessa entièrement d'être visible. Telles sont les circonstanOes princi-pales qui ont accompagné l'apparition et l'extinction du météore de Weston ; voyonS maintenant quelles en ont été les suites.

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