Journal des Mines (1807, volume 21) [Image 226]

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iTidORIE DE LA SUREACE ACTUELLE

un redresseMent aussi uniforme, -dans toute l'étendue des Alpes; mais comment serait-il possible qu'une révolution aussi violente que la grande débélcle , eût produit des effets aussi uniformes, relativement à la direction des couches , et à la stratification verticale des poudingues ?

Il y avait un moyen bien plus simple d'anaquer«la supposition du relèvement-de ces couches; c'était de soutenir que ce ne sont pas des -véritables poudingues. Dès-lors ces couches rentraient dans la même classe que toutes celles verticales ; cependant cela n'eût pas éloigné toutes les dificultés , car il .eût fallu toujours expliquer la disposition verticale- de toutes ces couches primitives ; au moins il n'en serait plus resté aucune pour ceux qui reconnaissent dans cette disposition l'ouvrage de la cristallisation. Plusieurs savans , et notamment. M. Patrin , on t'embrassé depuis peu cette opinion , que les 'poudingues de Valorsine et autres verticaux ne sont pas des poudin.gues ; mais .ils n'ont pas réussi jusqu'ici à en convaincre les géologues. L'auteur lui-même , bien loin de l'admettre, 'étendu plus que personne les limites des matières de transpoft dans les Alpes. Selon lui, ne tous les calcaires grenus micacés des Alpes 10o).

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sont autre chose que des grès calcaires. (V . p. Si" l'auteur entend par là que ces calcaires s' ont

secondaires, il -pourrait avoir raison ; il y.a des observations récentes qui semblent le prouver ; mais s'il veut dire que ce sont des fragmens calsans caires antérieurement solides transportés agglutinés à la 'être dissous , déposés ensuite et impossible -d'admettre manière des grès, il est

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son opinion. Parmi ces calcaires grenus des

Hautes-Alpes, il y en a qui sont d'un grain, cristallin plus gros , plus égal que tous les calcaires primitifs même , autant que celui des 'filons et des stalactites, auquel on ne refiisera pas d'avoir

été dissous et cristallisé. Comment d'ailleurs concevoir que des frag-mens calcaires conservent dans un transport si violent leur disposition lamelleuse, leur poli, leur éclat, et toute leur apparence cristalline... Les débris accuinulés dans les valides, dans les plaines, dans la mer; les corps marins dans beaucoup de terrains; les os de grands quadrupèct. les , les vége'taux déposés dans des contrées éloi,Tnées de celles qu'ils habitent ordinairement ; les gypses, les Jiozzitles, te .fer oxydé globuliforme dont M. André s'occupe successivement , étaient plus faciles à expliquer , du moins généralement , à l'aide de la théorie adoptée par l'auteur ; mais s'il fût entré dans les détails que présentent ces divers phénomènes , il eût eu plus de peine encore à les rapporter à la grande débdcle. On voit même souvent, que pour avofr négligé d'admettre d'autres causes des modifications de la surface du globe , il est obligé de supposer des effets très-extraordinaires, comme, par exemple, de faire nager les coquillages et leurs fragmens à la surface de l'eau. En parlant des débris dans les. plaines , l'auteur dit, avec raison , -que plusieurs plaines en

avaient été comblées bien au-dessus de leur

niveau actuel : il cite entr'autres les plaines de Loin hardie, dont il pense que le sol était autrefoisaussi élevé que les collines du Montferra.t.