Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 239]

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STATISTIQUE Drs MINES ET USINES

l'art des mines en France, où il pourrait devenir une source dé prospérité nouvelle. Mines de plomb non exploitées. Outre la mine de Pesey, on trouve encore,dans Autres mil'arrondissement de Moûtiers, plusieurs gîtes de plomb de l'arrondis- plomb sulfuré argentifère, dont quelques-uns, sement de exploités jadis paraissent susceptibles d'être reMoûtiers. pris avec avantage, lorsque la fonderie centrale. de Confians sera en activité. 10. La mine du Saut, l'une des plus imporIo. Mine du Saut. tantes, est située dans la commune des Allues ,

sur la rive gauche du torrent de même nom,

assez près des Glaciers, où il p ren d sa source. C'est

une couche de plomb sulfuré , tenant o,00i d'argent (i), disséminé dans du quartz blanc et gras. On y trouve encore du zinc sulfuré, du fer sulfuré, et de la chaux carbonatée manganésifère.

Son toit est un schiste stéatiteux verdâtre, et son mur une roche quartzeuse micacée grise,

très-mêlangée de fer sulfuré. Si f on en excepte deux renflemens assez considérables, elle a présenté constamment une puissance de 1 mt. , 3o sur une étendue de 200 Mt., dans laquelle elle a été reconnue par les travaux souterrains. Sa direction est de l'Est-Nord. Est à l'Ouest - SudOuest, et son inclinaison d'une cinquantaine de degrés vers le Nord. Cette mine fut découverte en 1756 par le propriétaire du terrain qui en commença l'exploitation en 1758, après s'être associé à quelques personnes marquantes du pays. En I760 on avait (i) Quant à là proportion de plomb, on prévient ici une fois poluriOutes, qu'elle est assez constamment de 0,75, lorbque le minerai a été pilé et lavé avec soin.

46e terminé toutes les constructions nécessaires pour De DIPARTEMENT DU MONT-BLANC.

le logement des préposés et ouvriers, l'extraction et la préparation mécanique du minerai. L'épuisement absolu des forêts voisines avait forcé d'établir la fonderie à plus de io heur. de marche de là, au hameau des Champs, commune de Briançon, sur les bords de l'Isère, où

l'on transportait, à dos de mulets, le minerai préparé. On employait, dans l'intérieur de la mine,

jusqu'à 5o ouvriers, et au dehors autant de

trieurs, laveurs et manoeuvres, outre un grand nombre de muletiers, charbonniers, porteurs à dos et fondeurs. Les travaux étant dirigés sans art et sans économie, et le minerai se trouvant d'ailleurs très- clair-semé dans sa gangue, on n'exploitait qu'avec perte. La division qui se mit en 1773 entre les intéressés fut très- nuisible à cette entreprise, et bientôt après, l'arrestation du trésorier de la province, l'un des principaux actionnaires, la laissa sans chef et sans soutien. Dès-lors l'exploitation cessa, et les bâtimens et artifices, construits à grands frais, ne tardèrent pas à tomber en ruine. Les travaux souterrains, pratiqués dans un rocher solide, sont moins dégradés ; ils se divisent en deux étages communiquant par mi puits incliné. On remarque, tant au niveau supérieur qu'au niveau inférieur, deux chambres d'exploitation fort vastes, pratiquées dans la masse même de la couche métallifère, qui s'y présente avec une puissance de 8 à io mètres: Ces deux renflemens, situés presqu'immédiate-

ment l'un au-dessous de l'autre, ont produit beaucoup de minerai presque pur, et l'on n'en a guère trouvé ailleurs. Hh4