Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 182]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

MINE DE PLOMB grand succès : en 1760 , il y avait, dit-on, plus de mille :onvriers sur l'établissement. Mais peu à peu la ,profondeur augmentant, les eaux de filtration devinrent plus abondantes ; le filon présentait des renflemens très-considérables; et

350

qui obligeaient à de vastes excavations : les étan..' çons les plus forts n'étaient pas en état d'en sou-. tenir les parois , qui menaçaient continuellement

de s'écrouler et d'ensevelir les ouvriers sous leurs débris : l'on n'avait pas assez d'eau mo-

trice pour faire aller les machines d'épuisement; et cet état empira à tel point., que pendant tout

l'été et toute l'automne , ces machines étaient' arrêtées; les eaux inondaient la mine , de sorte qu'on ne pouvait plus y travailler que de trois à quatre mois dans l'année. On sen t que , dans cet

état de choses, les produits d.ûrent être peu considérables : en 178o , ils ne se portèrent. pas,

d'après le rapport de M. Duhamel, à 15 mille

myriag,rammes de plomb. La mine était exploitée avec perte; et l'on allait être forcé de l'abandonner ; lorsqu'à l'époque que nous venons de citer, la compagnie appela M. Brollmann , Officier de mines allemand , et lui confia la direction de l'établissement.

D'après ses avis , on se procura une plus .

grande quantité, d'eau motrice , en allant détourner la rivière d'Aulne, qu'on conduisit à lamine par un Canal de plus de 22 mille mètres de long : on abandonna ( le 10 janvier 1781) entièrement la partie du 'filon où étaient les travaux ; on se porta vers l'Est, on y fonça plein roc, un puits qui devait rencontrer le filon à près de 3oo mètres de profondeur, et on y construisit deux belles machines d'.épuisement. Lors-

DE POITLEAOITEN.

351

qu'en fonçant le puits , on fut arrivé à la fondeur de. 82 mètres, on poussa vers le filon une galerie qui l'atteignit à 136 mètres de dis.tance, et à plus de 100 mètres au Sud des

ciens travaux. A ce point de rencontre , était fort bien réglé et très riche. A peu

près dans le même teins, en creusant à la superficie du sol, pour y faire quelques canaux, et pour l'emplacement des nouvelles laveries,

on mit à découvert les affleurernens de la partie

du filon qui était au-dessus du point de ren-

contre, et ils donnèrent pins d'un mètre de minerai massif. Dès-lors, cette portion du filon devint l'objet principal de l'exploitation , et c'est sur elle que l'on travaille encore aujour-

d'hui. En 1794, au rapport de M. Schreiber (1), on en retirait un millier de myriagrammes de plomb par décade; ce qui fait environ 36 mille myriagrammes par an. C'est à peu près ce qu'elle livre .actuellement. Le filon sur lequel l'exploitation a, est État etia renfermé dans une roche schisteuse ;illieu' est fort dela mi"' puissant , et a été reconnu sur une longueur

d'environ 3oo mètres. Les travaux d'exploitation n'y occupent guère qu'une longueur de 150 mètres, et descendent à une profondeur à ,(i) M. Schreiber , -Ingénieur en chef et Directeur de

PEcole des mines , fut envoyé en vendémiaire de l'an 3, sur l'établissement de Poullaouen , pour en rendre compte

au Gouvernement, qui en avait pris l'administration. Son rapport, fait de la manière qu'on pouvait s'y attendre de la part d'une personne d'un mérite si distingué, et d'une expérience aussi consommée que -M. Schreiber , donne une connaissance parfaite de l'état de la mine à cette époque , et de

ce qu'il y avait de plus convenable à faire pour les années suivantes.