Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 181]

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MINE DE PLOMB.

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Mémoires (1). Je tâcherai de faire en sorte que celui-ci puisse leur servir de supplément, pour

les objets que ces savans n'ont pas traités , et qu'il complète la description du plus bel établissement métallurgique de la France. Tout ce qui a rapport à la partie administrative et financière étant étranger à mon objet, je n'en parlerai nullernen t.

Je ne puis me dispenser, avant de commencer , de payer ici un juste tribut de reconnaissance à M. Blavon- Duchesne , Directeur des naines de Poullaouen et du Huelgoat : c'est à Ses intéressantes conversations, aux indications -k'renseignemens qu'il a eu la bonté de me donner, que je dois la connaissance d'une grande partie des faits que je vais rapporter. Pendant toute la durée de mon séjour à Poullaouen., j'ai eu autant à me louer de sa complaisance, que les concessionnaires des mines qu'il dirige ont à se féliciter de sa capacité. Notice historique. On ignore l'époque à laquelle les mines de Poullaouen ont été découvertes, et la manière dont elles l'ont été. Des Mémoires qu'on croit écrits antérieurement au règne de Louis XIII , indiquent Poullaouen comme renfermant une riche mine de plomb et d' argent : cependant

les travaux qui peuvent avoir été faits dans les tems anciens , doivent être entièrement insignifians , car les personnes qui , au commencement du dernier siècle , ont commencé l'exploitation , ont. trouvé le terrain encore (,) Journal des Mines, tome XVI.

POULLAOLTEN.

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vierge, si je puis m'exprimer ainsi. Par lettres patentes du 17 août 1729, le Sieur de la Bazinière obtint du Duc de Bourbon, alors G-rand

Maître des Mines de France, une concession, pour vingt années, des mines de plomb situées dans la paroisse de Poullaouen. , et dans les 12 paroisses voisines (1). Ce concessionnaire fit entreprendre quelques travaux sur le filon de la vieille mine ; mais en 1733 , il céda ses droits à une compagnie de Paris , entre les mains de laquelle cet établissement est toujours resté depuis cette époque. On exploita le filon que nous venons de nommer jusqu'à une profondeur d'environ 3o mètres : mais l'abondance des eaux de filtration, et le défaut de moyens pour leur épuisenient, firent abandonner cet atelier en 1740. On fit quelques recherches dans les environs ; et en 1741 ( ou 1744) un nominé Dennzann découvrit à 700 mètres, au nord des anciens travaux, un nouveau filon, qu'on appellepon de la nouvelle mine, c'est celui qu'on exploite au-

jourd'hui. En 1750, M. Knig, métallurgiste Saxon, et directeur de l'établissement, fit re-

prendre la vieille mine ; il fit construire la première machine hydraulique, ( on avait précédemment employé des machines à vapeur ) ; s'enfonça jusqu'à 70 mètres de profondeur; mais la diminution de richesse du filon, l'abondance des eaux, etc. forcèrent à abandonner entièrement cette mine en 1756, et l'on se porta tout-àfait sur la n ouvelle . L'exploitation s'en fitavec un (i) Gobet, Anciens Minéralogistes de la France , t. p. 317 et 319.

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