Journal des Mines (1806, volume 20) [Image 70]

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i38 SUS. LE DESSECHEÉIENT du Pourra, de Rassuen , etc. La différente qualité des eaux de ces étangs, et l'inégalité de leurs niveaux, prouve que, quoiqu'assez rapprochés les uns des autres, ils n'ont aucune communication souterraine entre eux. L'étang de Citis est plus bas que tous ceux dont nous venons de faire mention, de plusieurs pieds ; et, ce qui_ est remarquable , son niveau est aussi au-2dessous de celui de la mer, d'en virôn 25 pieds. On doit considérer cet étang comme un vaste terrain fermé par de hautes montagnes, dans lequel les eaux

pluviales se sont accumulées, et oi elles sont obligées de séjourner, n'ayant aucune issue. Les eaux de Lavalduc sont salées à )6 degrés:

la proximité de cet étang de celui de Citis ; la fàcilité de faire couler les eaux du premier dans

le second, en leur ouvrant un passage dans la montagne qui les sépare ; le décroissement des eaux de Citis après plusieurs années de sécheresse , ont donné lieu à l'établissement de la Saline de Citis. Ce fut une société qui en fit les frais; elle voulut prévenir le nouvel accroissement des eaux, et parvenir insensiblement à l'entier dessèchement, en arrêtant sur les flancs des montagnes les eaux pluviales, qui seules alimentaient cet étang. Cet essai- ayant eu un succès complet, cet établissement prit de l'accroissement , et devenait d'une très - grande importance quand il fut submergé , après un hiver mémorable, par les pluies excessives quine cessèrent de tomber pendant trois mois consécutifs. On pourrait reprocher à cette société

de s'être attiré ce désastre, par sa négligence réparer le fossé,. d'écoulement, ou à en. rec-

DE L'ETANG DE CITIS.

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tifier le niveau, les eaux pluviales, plus abon-

dantes que de coutume , n'ayant pu couler facilement dans le fossé , ont renversé, par leurs poids , les faibles digues qui les soute-

naient sur le penchant des montagnes , et sont descendues dans l'étang. Cet événement, qu'on avait toujours craint, parut sans remède à la société, qui avait prévu depuis long-tems que si cet étang se remplissait un jour, on serait obligé, pour la conservation de la Saline, de faire passer les eaux sur les montagnes qui sont entre cet étang et la mer. Quels moyens avait-elle ; les pompes ordinaires, les vis d'Archimède ? Ces deux expédiens, ' insuflisans ou trop coûteux, allaient décider l'abandon de la Saline, quand M. Auguste de

fessé se proposa pour faire le dessèchement,

en y employant les machines à vapeur. Admis à donner une idée de ses moyens , il prouva la possibilité de faire couler les eaux dans la mer par-dessus les montagnes, quoiqu'elles fussent élevées de 161 pieds au-dessus du fend de l'étang Citis , et qu'en combinant la force des machinés qu'il voulait employer avec le volume d'eau à enlever, il pouvait s'engager à en opérer l'épuisement dans un tems très-court. Pour fixer enfin l'irrésolution de cette compagnie il offrit de faire l'entreprise à ses frais. Ses propositions et ses conditions furent acceptées. M. Auguste de Jessé aurait pu faire le dessèchement en plaçant plusieurs pompes à feu sur le penchai] -t de la première montagne; l'eau enlevée par la première pompe eût passé successivement dans les autres , en s'élevant jus-