Journal des Mines (1806, volume 19) [Image 223]

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SUR MA LITHOLOGIE DE L'AUVERGNE

de la couche était en contact avec l'air exté-; rieur : il n'est point extraordinaire de voir brûler une mine de houille ; ce malheur se répète souvent dans les exploitations, et on peut visiter aux environs de Brassac une couche de charbon qui j ette encore des flammes. Ce qui distingue le fait dont nous parlons de ceux déjà connus, ce sont les beaux produits qu'on y trouve, et qu'il est intéressant de comparer avec ceux des volcans qui couvrent notre contrée. Les laves de la Bouiche sont aussi compactes que celles de Graveneire , ses scories aussi bien prononcées que celles des cratères les plus frais ; on distinguerait difficilement ses laitiers des obsidiennes ou des émaux de l'Islande, de l'Assomption et du Kamschatka , et en outre on y voit des grès chauffés et rubanés, et des tripolis cuits en état de brique et assez durs. La chaleur des eaux de Néris rappelle l'abondance des sources thermales dans les contrées qui ont brûlé ou qui -brûlent encore. Nous avons fait sur ces substances quelques épreuves afin de connaître leur nature, et leurs rapports avec les produits volcaniques auxquels nous les comparons. Les échantillons de tripoli, cuits à l'état de brique ou de porcelaine que nous avons recueillis, indiquent par la variété de leurs ce-trieurs , ou le degré de leur fussion , les 'rapports de leurs élémens avec le feu, ou leur proximité des parties en incandescences. On en voit de jau-

nes pâles, de blanc, de gris, de bleuâtre, de lilas, de rose, de rouge, et enfin de toutes leb

nuances par zônes bien tranchées d'un quart de ligne , jusqu'à un pouce d'épaisseur ( n°. 16 ). On voit de ces zônes devenus cellulaires par

OU DE SES ENVIRONS. 415 le gaz que l'action du feu y a développé; quelquefois la fusion devenue plus complète , a fait de ces tripolis une masse cellulaire à gros trous ; on peut même dire une véritable scorie analogue à celle de nos volcans ( no. 17), avec cette différence que ces cellules sont variées. Les unes sont émaillées de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel; d'autres tapissées de fines aiguilles blanches, qu'on peut regarder comme des sul-

fates d'alumine. Quelques unes contiennent des cristallisations jaunes qui ne sont que du fer phosphaté oxydé, dont on reconnaît les formes. On y voit aussi des impressions de plantes, dont le feu n'a point changé les formes. Le développement des gaz dans ces scories a soulevé les couches de tripoli en quelques endroits, et en a soudé les fragmens boulever-

sés. Cet incendie souterrain n'a pas cependant produit autant de variétés de laves que nos volcans, et on ne doit pas s'en étonner si on réfléchit que ceux-là n'ont agi que sur des granites ou des roches primitives, tandis qu'à fa. Boniche le feu n'a trouvé que des grès, des terres maniées par les eaux, des végétauk et des animaux, et on sait que les feux souterrains formant des laves, leur laissent toujours le caractère des mineraux qui en sont les él émeris. Les

tripolis cuits ne font aucun effet sur le barreau; mais la plupart des scoriês et des laves denses le font mouvoir fortement. La connaissance de la nature ;ions apprend que les sites Marneux ou argileux , ainsi que les dépôts des eaux qui avoisinent leshouilles, renferment beaucoup d'animaux ; et quoique

la formation du fer phosphaté, ou fer azuré Volume 19.

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