Journal des Mines (1806, volume 19) [Image 222]

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SUR TA LITHOLOGIE DE L'AUVERGNE

Aujourd'hui les excavations sont comblées, et la charrue a presque nivelé le terrain. Au commencement de la révolution, une

fonderie, établie à Saint-Amand, consomma

en peu de tems tout le charbon prêt à être

vendu. Les propriétaires crurent que la cause de cette consommation existerait toujours ; ils régularisèrent alors leurs travanx , creusèrent des puits , établirent des machines à molettes pour extraire Peau et le charbon, mais la fonderie de Saint-Amand ayant été détruite, les moyens employés pour l'approvisionner ,sont devenus trop actif, et aujourd'hui les propriétaires, après avoir extrait pendant quelques mois, sont forcés d'arrêter leurs travaux jusqu'à ce que ce charbon soit consommé. Cette manière augmente le travail et la dépense, parce que, pendant la suspension des travaux, les puits se remplissent d'eau, les étais se pourris-. sent, ainsi que les agrès qui couvraient ou soutenaient les machines à molettes. Cette région d'houille' s'étend depuis les For-

ges jusqu'à Cornmen tri, et à du Sud - Est au Nor-Ouest à peu près i5oo toises de longueur; sa largeur est tout au plus de 200 toises jusqu'aux Pourrias. Cependant, au-delà du bois des forêts, Mn' de Chazeron fait exploiter une mine qui peut tenir à la même masse, dont elle retire une quantité de charbon proportionnée à la consommation du pays. Des Forges au domaine de Pluvière, la région des houilles a une forme à. peu près ovale ; puis

elle se retrécit beaucoup dans la direction de Commentri. Cette région présente un phénomène fort curieux. Il y a eu dans le sol un

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b u DE SES ENVIRONS. 423 incendie souterrain qu'on peut juger avoir été très-considérable, d'après les produits qui existent encore sur les lieux. Cet événement doit être d'une ancienne date, parce qu'il a certai-

nement étonné les habitans de la contrée, et que cependant aucune tradition n'atteste ce

phénomène. D'après l'inspection du sol, la position des déblais incinérés, l'état des couches de tripoli calciné qu'on aperçoit dans les puits

qui existent, on juge que c'est une première couche mêlée de pyrites et de houilles, située à peu de profondeur, qui s'est enflammée. Ce phénomène parait être le même que celui dont

parle Pallas, tonie. ii , page 172 et suivantes de ses voyages, et très-bien rapporté dans l'excellente Histoire des Volcans, publiée en 18o2 par M. Ordinaires , l'un de nos collègues. Nous avons cru reconnaître le grès rouge que le naturaliste du Nord remarqua au Mont-Brulant du Cargousèle-Kongisch. La, pierre tendre qu'il dit se séparer en lamelles, nous a représenté le schiste feuilleté que l'incendie a cuit ou fondu. La quantité de fer phosphaté, l'acier natif que M. Mossier a trouvé à la Bouiçhe , annoncent qu'il a existé 'dans la quantité suffisante de ce métal qu'on croit nécessaire pour alimenter les

feux souterrains. Enfin, la manière dont le

tonnerre mitle feu à la montagne de Cargousèl eKongisch , en tombant sur un arbre de pin en

1753, ne peut-elle pas nous reporter au corn mencement de l'incendie de la Bouiche , autre fois couverte de bois. La plus grande activité du feu à dû_ avoir

lieu dans la zône horisontale placée du côté du Nord, parce que dans cet endroit le haut