Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 210]

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ÉTAT ACTUEL

DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.

nuire à l'appauvrissement du plomb. Les couches les plus basses de plomb ne contenaient que 1/4 p. too de zinc; les plus élevées environ s p. oo. Le zinc argentifère, ainsi obtenu, était ensuite distillé dans un Mouffle silésien. L'argent restait avec le plomb qui se trouvait mêlé au zinc. En opérant sur 20 o kilog. du triple alliage, on eut 120 kilog. de plomb d'o3uvre à i 1/2 p. Io° d'argent. On traita ce dernier par coupellation directe. En faisant le compte des frais, le procédé de désargentation

ment en Angleterre, mais aussi en Allemagne et en Franco; et par voie d'oxydation, ou de chloruration, on est facilement parvenu à enlever tout le zinc au plomb désargenté. En comparant la somme de 10f,05, ou même de 12 fr., au prix de revient dupattinsonage, on voit que le zingage l'emporte sur ce dernier. La perte sur le plomb, qui est de 2 p. loo dans le pattinsonage proprement dit, se trouve ici ramenée à I. p. loo. Ajoutons à cela l'avantage très-grand

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par le zinc revenait au tiers de la coupellation directe. Celle-ci coûtait 55,5o par tonne de plomb d'oeuvre, sans les frais généraux, mais en tenant compte des 4 1/2 p. too de perte sur le plomb. La désargentation par le zinc reve-

nait à io,o5, ou environ 12 francs, en y comprenant les frais de la distillation du zinc, de la coupellation du plomb riche, et de l'entretien des outils et appareils. Les frais du zingage proprement dit se composaient des éléments suivants francs.

Main-d'oeuvre Houille

5 kilog. de déchet sur le plomb.. 5 kilog. de perte sur le zinc

7,5o de perte sur l'argent Total

.

.

.

1,30 5,00 2,25 1,85 1,65 10,05

Malgré cet avantage si marqué, on n'osa alors adopter, Tarnowitz, le procédé nouveau. On craignait de ne pouvoir affiner convenablement le plomb. On s'était borné à des essais d'épuration par voie de refonte lente du plomb avec repos prolongé. En dernière analyse, Karsten recommande cependant l'emploi du zinc et exprime la pensée que le plomb pourra être épuré, par voie d'oxydation, sur la sole d'un four de coupellation. Les prévisions de Karsten se sont réalisées. Aujourd'hui on applique le zingage des plombs d'oeuvre, non-seule-

d'un atelier moins vaste et d'une marche plus rapide, ce qui réduit à la fois le capital d'établissement et le fonds de roulement. La désargentation par le zinc est appliquée en Angleterre, dans le pays de Galles ; en Allemagne, dans les usines de Mechernich près de Commern et de Braubach sur le Rhin; en France, à la Pise et dans la fonderie de MM. de Rothschild, au Havre (*). Je dirai quelques mots des systèmes suivis dans ces trois établissements.

L'usine de Braubach traite des cendres d'orfévre , en sorte que le plomb d'oeuvre contient du cuivre, de l'or et de l'argent. Le zingage s'y fait à peu près comme dans les essais de Tarnowitz. On opère sur 12 tonnes, et l'on ajoute

2 p. 100 de zinc, partagés en trois doses. On brasse chaque fois avec une écumoire, pendant une demi-heure, après quoi on laisse refroidir et l'on écume les croûtes zincifères au bout de trois heures. L'opération entière dure douze heures environ. En comparant la composition des crontes, successivement écumées, on constate que l'or est enlevé le premier, le cuivre ensuite, l'argent en dernier lieu. Le zinc plombo-argentifère des trois écumages est réuni,

dans une petite chaudière, pour être liquaté. Elle partie du plomb gagne le fond de la chaudière, tandis qu'on enlève, (*) Il fonctionne également à Anvers et à Londres d'après le système Cordurié.

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