Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 154]

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NOTES. 284 peut être formé avec des tuyaux ordinaires de drainage agricole,

joints par bouts, à moitié enterrés dans le sol et à moitié en «, saillie. Chaque tuyau ou ligne de tuyau peut ainsi être déplacé « à la main et transporté sur un point quelconque pour l'arrosage « et remis de nouveau en place facilement. Là où l'on se plaint d'odeurs provenant des terres irriguées à l'eau d'égout, les causes

résident dans l'état de cette eau et dans la manière barbare « dont on l'applique. Si l'eau d'égout vieille et corrompue est conservée dans de grands bassins ou est conduite dans de larges fossés

découverts qui ne sont jamais nettoyés, il y aura une infection grave. Les liquides frais n'en donnent jamais de pareille, et si on les amène aux champs par des tuyaux couverts, toute incommodité cesse immédiatement. Les tuyaux en fonte avec distribution au jet et à la lance sont coûteux à établir et coûteux

«à employer..... « On a prétendu que l'herbe arrosée à l'eau d'égout est malsaine et ne donne pas un bon fourrage. Cette herbe est cependant, non-seulement saine, mais les vaches qui pâturent dessus four« nissent du lait meilleur et avec lequel on peut faire du beurre de

« première qualité. Les chimistes prouvent par des analyses minutieuses que lait et beurre sont l'un et l'autre meilleurs que « les échantillons fournis par la même terre cultivée en prairie ordinaire. Le fourrage qui provient de l'herbe irriguée à l'eau d'égout est également bon et nourrissant s'il est préparé couvenablement, mais il y a une grande difficulté à le bien sécher dans les temps ordinaires. Le rapport entre l'étendue de terre à arroser et la population est variable. Si le but est de clarifier l'eau d'égout sur la moindre surface possible, sans préoccupation du plus grand produit « (commercial) à obtenir ou du plus haut degré de purification, un terrain à sous-sol de sable ou de gravier convient le mieux ce « terrain agit comme un filtre, il absorbe de forts volumes de liquide et l'eau coule à travers le sous-sol. Mais ce mode d'opérer avec d'énormes quantités de liquides sur un sol perméable « ne doit pas être recommandé quand on est exposé à corrompre des puits ou des cours d'eau.' Sur un sol pauvre (sableux ou gra-

veleux) on peut faire passer ainsi annuellement de 5.00. (< 20,000 tonnes par acre (de 12.5oo à 5o.000 mètres cubes par hectare), tandis que sur une bonne terre, où l'on désire obtenir « des récoltes payant bien et une purification parfaite, 6. 000 tonnes par acre (i5.000 mètres cubes à l'hectare) sont tout ce qu'on peut « appliquer avantageusement... Si l'irrigation donne naissance à des

285 flaques marécageuses, cela sera dû entièrement à la disposition « du terrain, à l'insuffisance de l'écoulement à la surface et à travers le sous-sol, bien plutôt qu'à la quantité de liquide appli« quée. » La conclusion de ce rapport est d'ailleurs la même que celle du précédent « L'interception de l'eau d'égout, disent les commissaires, est toujours praticable. Quand on peut la répandre fraîche sur la terre, on réalise à la fois le moindre inconvénient et le plus grand profit. Quand on extrait les solides par des moyens mécaniques, on fait une perte pécuniaire sur l'opération, et les cours d'eau qui reçoivent lés liquides continuent à être corNOTES.

«..rompus ; et cela, d'autant plus que le volume de ces cours d'eau est relativement plus faible. Aucun mode de traitement des

eaux d'égout n'est satisfaisant, si ce n'est l'application directe aux terres pour les besoins de la culture. » NOTE O.

Il est intéressant de rapprocher de la Note qui précède les termes mêmes des rapports de la commission belge chargée par la ville de Bruxelles d'étudier la question des eaux d'égout dans la Grande-Bretagne. Après avoir vu comment les Anglais envisagent

leurs propres opérations, il n'est pas indifférent en effet de savoir comment les étrangers les envisagent à leur tour, et c'est assurément un fait d'une haute portée que de trouver le jugement des premiers entièrement confirmé par les seconds. Dans un premier rapport, du commencement de février i.866,

rédigé à la suite de conférences avec les expérimentateurs anglais, les commissaires belges établissent comme il suit les prinL'expécipes en matière de purification des eaux d'égout : « rience, disent-ils, d'accord avec les données chimiques, démontre que les matières lourdes susceptibles de se déposer dans des bassins de décantation, ont peu de valeur au point de vue de « leur emploi en agriculture, qu'elles dégagent peu d'odeur lorsqu'elles sont exposées à l'air et qu'elles ne méritent qu'une attention secondaire. « Mais il n'en est pas de même pour les matières dissoutes et pour celles qui restent en suspension malgré un repos prolongé:

la science et l'expérience ont démontré que ces matières représentent environ 95 pour loo des principes utiles à l'agriculture et nuisibles à la santé publique.

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