Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 153]

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rations peuvent le mieux s'accomplir dans des bassins-canaux à « ciel ouvert... « L'arrangement le plus profitable, selon nous, est de semer du « ray-grass d'Italie et de vendre le fourrage frais pour nourrir les chevaux et les vaches. Le même champ produit dans l'année quatre ou cinq coupes d'une abondance extraordinaire... Après examen des résultats actuels s'étendant sur plusieurs cl années, et obtenus à des lieux différents et dans des conditions variées, nous nous approprions avec confiance la troisième con(t clusion du dernier rapport de la commission royale auquel nous « nous sommes déjà référés, à savoir que « lorsque les circonstances locales sont favorables et qu'on n'encourt pas une dé« pense inusitée, les villes peuvent tirer un profit plus ou moins considérable de l'application de leurs eaux d'égout à l'agriculture. Avec des circonstances contraires, il peut ne pas y avoir de bénéfice ; mais même en ce cas, il suffit d'une contribution « légère venant en aide, pour couvrir la perte. » « Sur diverses questions se rattachant à. l'arrosage des fermes, il serait peu prudent d'établir des règles fixes, car l'arrangement doit varier avec les conditions de sol, de climat, de topogra« pille, etc., ou reste encore indéterminé... Mais nous engage« rions, dans la conduite de l'irrigation, à observer les préceptes suivants t.° Que les champs arrosés soient au moins à un mille ( t .600 mè-

tres) de la ville et, si c'est possible, au nord ou à l'est ; 2. Que l'étendue ne soit pas inférieure à celle qui correspond

à un acre par 15o habitants (soit un hectare pour 425 habitants); 30 Que les canaux soient construits de façon à retenir aussi « peu de dépôts que possible; 40 Que lès choses soient disposées pour que chaque jour il y ait une aire suffisante consacrée à l'arrosage. « Les remarques qui précèdent s'appliquent à l'emploi de l'eau d'égout des villes d'une grande importance; mais l'irrigation est

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dans le rapport d'enquête de 1867 sur le bassin de l'Aire et du Calder. Elles sont en outre complétées par des détails pratiques intéressants à consulter, car ils résument en quelque sorte les connaissances acquises en Angleterre sur ce sujet. « La terre destinée à l'irrigation, disent les rapporteurs, n'exige pas un travail coûteux pour être réglée et nivelée; elle ne néces« site pas non plus qu'on installe des bassins dispendieux pour recevoir et conserver les liquides. L'argile forte que la charrue a « découpée en crêtes et sillons peut être ramenée à une pente uni« forme en abaissant les crêtes et remblayant ainsi en partie les

sillons, de façon à ce que l'eau d'égout, quand elle arrive, ne « tombe pas dans chacun d'eux comme dans un fossé, en laissant « le reste relativement à nu. Ce travail peut coûter environ 5 li« vres l'acre (312 fr. l'hectare). On peut débarrasser les champs « peu étendus des haies inutiles, afin d'avoir de plus larges surfaces « à sa disposition. Le drainage du sous-sol peut être ou n'être pas nécessaire ; c'est un point à décider d'après l'étude de ce sous« sol. Si l'on a recours au drainage, les drains profonds conviennent

le mieux, et ils doivent être posés de façon à extraire l'eau et à admettre l'air. Quand la configuration du sol le permet, l'eau « sortant des drains peut être appliquée avantageusement à trois ou quatre arrosages successifs, et l'on a ainsi la certitude de retirer une plus forte proportion de sels des liquides. Les prairies « arrosées à l'eau d'égout doivent être disposées d'une manière analogue à celles qu'on arrose à l'eau ordinaire. Les rigoles d'a« menée doivent border la surface d'arrosage à une certaine dis« tance les unes des autres suivant la nature du sol et la pente du terrain (*). Lorsque les rigoles principales à ciel ouvert peuvent être considérées comme nuisibles, à raison du voisinage des « maisons, chemins ou promenades, on peut y substituer des con« duits fermés, munis de valves d'écoulement à bon marché « Les rigoles dans les champs peuvent être de simples entailles faites à la charrue ou à la bêche et qu'on supprime au besoin quand on vient à changer de culture. Un conduit économique

praticable, sur une échelle moindre... Il n'y a pas non plus de « difficulté à opérer de la même manière avec les déjections des « habitations isolées... « 11 n'y a pas de raison pour que tout liquide d'égout, soit des « villes ou des villages, soit des maisons isolées, ne soit pas appliqué aux terres, au lieu d'être écoulé directement dans les cours d'eau. »

Les considérations qui précèdent trouvent leur confirmation

(1 Cette indication est plus clairement formulée dans le rapport d'enquête sur la rivière Lee, 1867. On y voit que les rigoles principales d'amenée doivent former des lignes presque de niveau, étagées les unes au-dessous des autres et dominant ainsi chacune toute une bande de terrain. Les rigoles secondaires sont menées transversalement, aux extrémités de ces bandes, et complètent ainsi la ceinture. Des valves sont adaptées aux conduits principaux et permettent d'établir ou d'interrompre l'écoulement des liquides dans les rigoles secondaires.