Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 19]

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MÉTÉORITES.

exclusivement en péridot. Quelquefois aussi elle renferme un silicate de nature pyroxénique. C'est ce qui arrive pour la météorite de Toula, gouvernement de Perm, en Russie, dont la partie lithoïde affecte une disposition bréchiforme très-remarquable, ainsi que pour celle de Rittersgrün, en Saxe.

Dans les deux types de syssidères qui viennent d'être cités, la pierre est en grains disséminés et discontinus. Mais il peut arriver que la pierre y soit continue, aussi bien et en même temps que le fer, c'est-à-dire que la masse résulte (1.-; l'enchevêtrement mutuel de deux réseaux continus, l'un métallique, l'autre pierreux. Telle est, entre autres, la météorite de Eittersgriin. 5° Météorites du troisième groupe ou sporadosidères. La plupart des météorites sont caractérisées par une pâte pier-

reuse, dans laquelle le fer, au lieu d'être continu comme dans les deux premiers groupes, est disséminé en grenailles. La relation entre le fer et la pierre est donc précisément in-

verse de celle qui caractérise le type de Pallas et d'Atacama. Chacun de ces grains présente d'ailleurs les caractères de composition et de structure des fers météoriques. Comme eux, ils renferment du nickel, du phosphure et du sulfure de fer. Les grains de fer, d'ailleurs en proportion très-variable, ont aussi des dimensions très-différentes, depuis la dimension d'une noisette et au-dessus, jusqu'à des grains à peine visibles ou même microscopiques. Leur forme est très-ir-

régulière et- souvent tuberculeuse.

Dans cette série, dont les termes extrêmes sont si éloignés, mais qui sont reliés par une foule d'intermédiaires, on peut distinguer trois sous-groupes. Premier sous-groupe ou polysidères. D'abord le premier sous-groupe, c'est-à-dire le plus riche en fer, est représenté par des masses, que leur composition mixte pourrait faire considérer,, soit comme pierres, soit comme fer.

TYPES A DISTINGUER.

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Nous les désignons sous le nom de polysidères (*). Le métal et les silicates peuvent, en effet, y être à volumes sensiblement égaux. Parmi les météorites appartenant à ce sous-groupe, on

doit citer spécialement celle qui a été rencontrée dans la Sierra de Chaco, au Chili. Les grains de fer de cette météorite, qui sont très-volumineux et de forme tuberculeuse, Minent par les acides les figures remarquables que nous avons décrites. Dans

cette expérience, on observe que chaque grain est enve-

loppé d'une pellicule métallique plus ou moins mince, dont la structure est beaucoup plus confuse que celle du reste de la masse. il semble qu'a la périphérie, la cristallisation ait été gênée ou brouillée. La gangue pierreuse, dans laquelle les grains métalliques sont empâtés, est essentiellement formée de silicates.

Si on l'étudie de plus près, mi reconnaît qu'elle résulte, en général, du mélange, en proportions variables, d'un silicate très-basique de magnésie, le péridot, avec un silicate plus acide, connu sous le nom de pyroxène. Deuxième sous-groupe ou oligosidères (type commun). Les météorites, sans comparaison les plus fréquentes, rentrent dans le sous-groupe auquel nous arrivons' maintenant. Sur dix chutes, neuf au moins lui appartiennent; aussi peuton le désigner sous le nom de type commun; nous donnons aux météorites qu'il comprend le nom d' oligosidéres (**). On distingue facilement, par leur aspect pierreux, ces météorites de celles du sous-groupe précédent, et, à plus forte raison, de celles des deux premiers groupes. La cassure, ordinairement d'un gris cendré et rude au toucher, rappelle, à s'y méprendre, celle de certains trach-ytes à grains fins. La masse est entièrement cristalline, ainsi que (*) De 7C0X14, beaucoup.

(**) De oltyoç, peu.