Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 270]

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EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

RÉSERVOIR DU PUITS ROMAIN.

Le réservoir nommé puits Romain a été établi, soit par les Romains, soit par les Gaulois, qui les avaient précédés à Luxeuil ;, en tous cas, il remonte à une haute antiquité. Il a été découvert en 1855, par des travaux souterrains, dans

l'intérieur du parc, à 15o mètres au nord du péristyle de

l'établissement, Il consistait en un puits circulaire maçonné

de om,5o de diamètre sur im,65 de hauteur, assis sur la roche de grès bigarré, et clans lequel se rendait un mélange d'eaux thermales et de griffons ferrugineux ; on respecta cette disposition, et l'on se borna, ainsi que je l'indique en détail dans le S 6, à élargir l'excavation et à refaire ce réservoir, qui a conservé le nom de puits Romain : il a

une capacité utile de i8.690 litres, et ses eaux ont une température moyenne de 27 degrés. Depuis le captage de la

source ferrugineuse du Temple et l'établissement de la cunette-réservoir de ce nom, on a fait en outre déboucher dans ce puits le trop-plein de la cunette, qui lui envoie ainsi, pour enrichir son mélange, toute l'eau ferrugineuse non employée à l'état de pureté.

Le mélange d'eaux du puits Romain servait, jusqu'en 1856, à faire le service de tous les bains ferrugineux ; depuis l'établissement d'une conduite spéciale pour la source du Temple, il est quelquefois encore employé à cet usage; cependant, ainsi que je l'ai indiqué tout à l'heure, on peut,. sur les 44.700 litres d'eau qu'il fournit journellement, considérer comme disponible une quantité de !fo ,000 litres. § 5. Travaux de captage exécutés en 1864 et 1865. Captage de la source ferrugineuse du Temple.

D'après les observations que j'ai consignées dans le 5 3, il n'y a plus opportunité à capter de nouvelles eaux salines

EAUX THERMALES DE LUXEUIL.

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thermales à Luxeuil , car toutes ces sources se communiquant entre elles dans la profondeur, on ne peut augmenter le débit d'un côté sans le diminuer de l'autre, peut-être

dans une plus forte proportion. Mais il n'en est pas de même de l'eau ferrugineuse ni de la source non minéralisée Eugénie, puisque toutes deux ont une origine, ou au moins une existence indépendante de celle des sources salines. La source ferrugineuse du Temple et la source Eugénie ont été en effet, en 1864 et 1865, l'objet de travaux de captage que je vais décrire, en indiquant sommairement pour chacune d'elles les travaux antérieurs. Les eaux ferrugineuses ont été employées depuis un temps immémorial à Luxeuil les Romains en faisaient usage, mais leurs travaux et leurs établissements sont tombés en ruines. De nouveaux travaux furent établis sur ces sources par les modernes, et Fabert, qui écrivait en 1773, parle de leur efficacité. Toutefois, leur teneur en fer était faible, ainsi que leur affluence, puisqu'elles n'alimentaient que quatre baignoires au bain des Capucins. En 185o, la venue d'eau qui était jusqu'alors de 8 à 9.000 litres d'une eau à 18 ou 19 degrés, ayant considérablement diminué, M. l'architecte Monier fut chargé de s'assurer de l'état et de l'importance des sources, et de faire un projet complet d'un bain ferrugineux spécial. M. Monier ouvrit, en 1851 et 1852, une tranchée partant des Thermes et s'étendant au nord jusqu'au pré de la Blancherie, en s'attachant à suivre une file d'anciens tuyaux de bois, qu'il rencontra sous le

sol. Il recueillit ainsi des eaux ayant 17 à 18 degrés de température, et il mesura leur débit qui s'élevait à 9.000 litres en 24 heures. Par suite des découvertes, la municipalité de Luxeuil, alors propriétaire de l'établissement, décida la construction d'un bain ferrugineux. Ces travaux furent ajournés par suite de la cession des Thermes à l'État (3o décembre 1853), et le nouveau bain, appelé bain Impérial, fut construit en 1855 et 1856.

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