Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 153]

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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION.

On .obtint, à la vérité, la température -voulue, mais le four ne put résister à plusieurs opérations, ni à Montataire, -ni à Rive-de-Gier. Au lieu de faire la sole en briques, .on'auTait dû lit battre en pisé réfractaire. C'est ce que fit le courmandant Alexandre, directeur de l'usine impériale de Ville-

neuve, près de Brest. A. la suite des fusions au creuset,

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dont j' ai rendu compte, cet officier fut autorisé à établir, à la Villeneuve, en décembre 186o, un premier réverbère pour 3oo kilog., et l'année suivante, à la fonderie de Ruelle, un four plus grand pour i 200 kilog. La !disposition générale du réverbère ressemble à celle des fourneaux de seconde fusion dans les fonderies de canon. Seulement la sole était

dune seule pièce, en pisé battu de om,e6. d'épaisseur, Composée d'un mélange égal de graphite et de sable réfractaire. La fusion marcha bien, et le four supporta facilement, sans réparations majeures, -trente à quarante opérations. ,On a -coulé des projectiles et plusieurs ,canons. Malheureusement les produits furent de qualité inférieure. Mais ajoutons de suite, que cesd éfauts,faible ténacité, absence de corps, aigreur, provenaient de la nature même des matières premières, et non du mode de fusion. On a préparé l'acier fondu, soit ,en fondant :simplement de vieilles limes, plus .ou moins encrassées de métaux divers, soit en appliquant les trois modes de réaction, précédemment es-

sayés au creuset : fonte et fer doux, fonte et limaille oxydée, limaille brute et limaille oxydée, le tout sous une -couche de verre, ou de laitiers de haut fourneau. -Or la fonte, comme je .l'ai dit, provenait surtout de Glasgow! C'est, comme on sait, de la .fonte noire, pour seconde fusion, .préparée à l'air chaud -et à .la houille .crue; .la dernière ,qu'on eût dû choisir. La ferraille aussi et la limaille étaient d'origine assez variée. On a trop oublié dans essais qu'on ne fera jamais de bon acier, par n'importe quelle méthode, si l'on ne se sert de matière premières pures.

DE L'ACIER Br DE SA FABRICATION.

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à deux Dans le cours de l'opération, on eut recours d'une cuiller, modes d'essais; on puisait du métal, à l'aide barreau de om,o1 et coulait, dans une lingotière, un petit

sorte de de côté; ou bien, on prenait, par attachement, une dans le .tradé au bout d'une baguette de fer poli, comme On observa vail du cuivre (la Spiess probe des Allemands). il fallait un bain que, pour avoir de l'acier sans soufflures, baguette très-chaud ; dans ce cas il ne s'attachait rien à la l'acier trop polie. On constatait aussi que Si l'on conservait il perdait longtemps en fusion, sous la couverte de laitiers, Clouet avait déjà faite sa ténacité. C'est une observation que dans ses essais au creuset, et que les fondeurs d'aciers conprobablenaissent bien. L'acier se charge de silicium et remédier par des ment aussi de métaux terreux. On peut y additions d'oxyde de manganèse. de liPour une proportion donnée de fer et de fonte, ou de même maille oxydée et de fonte, l'acier produit était celui des nature et possédait le même degré de dureté que creusets; le déchet était aussi le même. Ainsi la couverte d'après préserve le métal d'une façon complète, et l'on voit, de l'acier cela, que le réverbère est aussi propre à la fusion tempéraque le creuset. On peut y atteindre facilement la chauffes soufture voulue, surtout lorsqu'on arecours aux Gaudet, où de MM. Petin et flées, comme dans les usines dans des rél'acier est régulièrement fondu -à la houille, la le système qui mérite préférence,

verbères à creusets. Mais .de la facilité soit sous le rapport de l'économie, soit sous celui Siemens dont se sert M. Martin.

de marche, c'est le four on brûlait A la Villeneuve, dans le réverbère ordinaire, d'acier, en chargeant 400 kilog. de houille, par loo kilog. chargeant froid, et 275, dans les opérations suivantes, en heures chaud. Dans le premier cas, la durée est de quatre deux heures à quatre heures et demie ; dans le second, de courante, -trois quarts. En marche et demie à deux heures on faisait trois opérations par douze heures.