Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 149]

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DE L'ACIER ET DE SA FABRICATION.

Quel sera ravenir de la méthode Bérard ? nul ne saurait encore le dire. La question de l'épuration par les gaz hydrogénés demeure entière. On doit louer la persévérance de l'ingénieur inventeur, et désirer le succès dans l'intérêt de tous. Obtenir de l'acier fondu ou du fer homogène avec les minerais ordinaires serait un progrès immense; car les mi, nerais purs sont relativement rares. Mais,, pour réussir, il

faudrait simplifier l'appareil. Je ne vois pas l'utilité du double four ni celle de l'atmosphère réductive, pendant la. période d'insufflation des gaz hydrocarbures. L'atmosphère, réductive agit sur les scories et doit faire rentrer dans le métal les substances oxydées étrangères que l'on cherche à éliminer.. Un simple four, chauffé au besoin par un régénérateur Siemens, me semblerait préférable. On injecterait

.tour à tour de l'air pour oxyder et du ,gaz pour épurer, mais la durée de l'injection du. gaz devrait relativement être très-courte à cause de son action réfrigérante. L'oxyde de carbone et les hydrocarbures opéreraient une reCarburation partielle du fer, tandis que l'hydrogène enlèverait le phos-

l'acier « en fondant de la ferraille dans de la fonte, » et qu'il a obtenu de Eacier de forge en mêlant ainsi à la fonte, -tantôt un quart, tant0t un tiers de fer. Au lieu de fer, on peut se servir d'oxyde de fer, et ce procédé aussi est déjà en germe dans le traité de Réaumur, lorsqu'il dit (page 472) que la fonte est adoucie par le salivrés à fran de mars. Après lui, Chalut et Clouet se sont des essais analogues. En 5798, ce dernier dit positivement que l'on obtient du fer ou de l'acier fondu, en refondant la fonte avec de l'oxyde de fer (*) c'est du fer doux, en moins. prenant 1/4 d'oxyde de fer;; de l'acier, en en prenant Plus tard,. Nushet prend un brevet pour ce même mode de fabrication. (**). Enfin le capitaine Uchatius fait réagir à la fois, sur la fonte, le fer doux et l'oxyde de fer. Ce dernier

procédé fait l'objet d'un rapport officiel de MM. Combes, Leuallois et Thirria ("*), et a. été décrit d'une façon plus complète par Hartmann, dans ses progrès de la métallurgie (****). -Voici les mélanges employés,. d'après Hartmann

phore et le soufre. Reste à savoir, comme je l'ai dit en commençant, si cette dernière réaction se produit réellement. Affinage par réaeffina,.

La fabrication de l'acier par réaction est connue depuis longtemps.

Réaumur, dans son remarquable traité de l'art de convertir le fer en acier, publié en 1722, dit, à la page 250 « que le fer doux est transformé en acier, lorsqu'on le tient « immergé pendant quelque temps dans la fonte fondue; » et il ajoute que « ce procédé de faire de l'acier est en usage

« dans quelques contrées et se trouve déjà décrit par « Vanaccio dans sa pyrotechnie, liv. I, chap. 7.. » A la page 256, Réaumur ajoute, que l'on peut aussi préparer de.

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DR L'ACIER ET DE SA FABRICATION.

Fonte granulée. Fer spathique ou oxyde de fer Peroxyde de manganèse.. . . Fer tioux

Pour acier dur

acier demi-dur.

Pour acier doux ou fer homogène

kilog.

kilog. 1.000 250

kilog. 1.000 250

1.000 250 15

Pour

15

15

125

200

La fusion s'opérait dans des creusets, comme dans les aciéries ordinaires. En se servant d'oxyde de fer, il se produit un véritable affinage, tandis qu'en mêlant le fer et la fonte, il y a simple (*)i Journal des mines, t. IX, p. 8. (**) Hassenfratz, t. IV, p. 91; et t. IX, du Philos. Magaz. (000) Annales des mines, t. viii, 475. (°"") Progrès de la métallurgie, t. I, année 1858.