Annales des Mines (1867, série 6, volume 12) [Image 117]

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DE eitCIER ET DE SA FABRICATION.,

d'un certain idéal théorique, et l'on refuse d'appeler acier tout ce qui sort du cadre tracé. L'expérience prouve que l'on peut obtenir de la fonte et du fer malléable avec n'importe quel minerai de fer; mais les fontes et les fers !produits ont des propriétés variables, parce que les minerais sont plus ou moins purs et que les méthodes de traitement ne réalisent pas toutes, au même degré, l'élimination des substances étrangères. On aura, selon ,les circonstances, un métal plus ou moins tenace ou cassant, -dur ,ou mou, pur ou impur. Mais on n'en donnera pas moins à chacun de t és produits extrêmes le nom de fonte et de fer.. Par le ntênae motif, ortidevra nommer acier,- tout produit intermédiaire qui ne .sera ni fer doux ni fonte, quel que soit 'd'ailleuesson degré de pureté. On peut appeler fonte le produit fondu 'brut de la réduction des' minerais de -fer. C'est un fer impur qui, n'en pas malléable, ',au moins à chaud, mais peut se ',tremper par

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dur, en devenant malléable .(acier naturel pour filières, (le Wildstrthl des Allemands) ; et l'acier proprement dit -passe au fer, en donnant successivement de l'acier doux, de l'a-

cierlerreux, du fer aciéreux, du fer à grains. Et ces passages s'observent non-seulement lorsque l'on compare les propriétés et le mode de fabrication des produits, mais 'encore leur composition chimique. Sans doute il est fort difficile, impossible même, de déterminer la composittionligoureuse des fontes, 'aciers et fers. Les éléments sont si variés et souvent en proportions si faibles, qu'en présence de l'énorme prépondérance du fer, leur dosage exact devient impossible.

Mais ce qui ressort, en tout cas, des analyses faites, c'est que les mêmes éléments étrangers se retrouvent dans les fontes, les aciers et les fers, et qu'après tout ce qui différencie les trois produits, c'est uniquement, comme Karsten l'a établi depuis longtemps, les proportions relatives du

refroidissement brusque. On .,donne le nom de fer -doux au, métal plus ou moins

carbone dont une partie est simplement mêlée au fer, l'autre intimement combinée, ou plutôt à l'état de dissolution.

épuré, extrait de la .fonte ou directement des minerais de fer, malléable à chaud età froid, mais non susceptible ,de prendre la trempe. Et le praticien appellera --acier tout produit intermédiaire pouvant subir la trempe, mais restant malléable à

l'état d'acier. Aussi M. Rivot, dans sa Docimasie, semble-t41 admettre que les deux substances sont chimiquement iden-

chaud et à froid, s'il n'est pas trempé; et ce métal sera de l'acier, quelle que soit d'ailleurs la méthode suivie pour l'obtenir, extraction directe du .minerai, affinage partiel de

la fonte, ou recarburation du fer doux. D'après cela, par ses propriétés Comme par sa fabrication, l'acier est compris entre la fonte et le fer doux. On ne peut même pas dire où commence, où finit l'acier. C'est une série continue qui part de la fonte noire la plus impure, et aboutit au fer doux le plus mou et le -plus pur (1. La -fonte passe -à l'acier (') C'eLt co que disait Karsten, en propres ternies, dès 0525. On n'aurait jamais dû l'oublier: (ATau.,

1824, t. IX, p.657.)

On trouve étrange que quelques millièmes de carbone puissent modifier le fer doux au point de le faire passer à tiques et ne diffèrent l'une de l'autre que par leur constitution moléculaire, constitution déjà préexistante dans les minerais, de telle façon que certains minerais seraient en quelque sorte prédestinés à donner de l'acier -(*). Ce serait le cas de ceux que l'on connaît depuis longtemps sous le

nom de mines d'acier. Sans vouloir discuter pour le moment cette ingénieuse 'hypothèse, je ne puis cependant ne pas observer que ces mêmes mines d'acier donnent tout aussi bien d'excellents fers doux ; il suffit, pour les obtenir, de prolonger l'affinage. 'Puis ces fers clou; redonnent de l'acier de première qualité -lorsqu'on les chauffe -au milieu du (*) Rivot. Docimasie, t. III, p. 5115.