Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 253]

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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR.

ainsi que les ouvriers présents au moment de l'accident.

EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR.

Nous avons eu d'ailleurs communication des quelques renseignements que M. le commissaire de police avait pu obtenir du malheureux Lambert. De notre enquête résulte les faits suivants. Circonstances dans lesquelles s'est produite l'explosion.

partie du sol de l'atelier traversée par leiconduit de fumée, se trouve enveloppé dans un nuage de poussière. Revenu de sa stupeur, il s'élance vers le foyer, où il se rencontre avec DOuchet. Ils y aperçoivent le malheureux Lambert appelant au secours, et gisant en A (Pl. X, fig. 5) à moitié recouvert par des décombres ; ils le dégagent rapidement.

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Le 15 septembre, vers dix heures et demie du matin, le chauffeur Lambert remarque l'inflammation de la paille entourant le tuyau de prise de vapeur ; il en 'fait part au premier ouvrier de la distillerie, Grébert, qui lui demande si l'eau ne manque point. Lambert répond qu'il

y en a suffisamment et que le niveau est à son état normal. Grébert constate lui-même que la paille se carbonise, et dit à Lambert- de la couper afin d'examiner le tuyau ; en même temps il envoie prévenir le sieur Tailliez, occupé en ce moment hors de l'usine. Douchet , autre ou-

vrier de la distillerie, pénètre, sur ces entrefaites, dans le local de la chaudière ; enlevant des morceaux de fer qui surchargeaient le contre-poids du sifflet d'alarme et le rendaient muet, il entend ce dernier siffler d'une manière très-nette. 11 le fait observer à Lambert; mais n'ayant pas qualité pour insister, il retourne à son travail. Vers onze heures et demie, ce même Douchet passant près de la pompe d'alimentation, la fait marcher il est aperçu par Lambert, qui arrête la pompe. Au bout

d'un quart d'heure, Lambert, qui venait de se rendre

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dans la chambre de la machine pour consulter le manomètre, crie à Grébert, alors occupé au premier étage de la distillerie : « C'est étonnant, tout à l'heure le 'natio« mètre marquait 4 1/2 ; il ne marque plus que 5 1/2. » Grébert lui répond : « Tu as sans doute alimenté. » Lambert le nie et se dirige vers le foyer de la chaudière. A peine . y était-il arrivé, qu'une première explosion formidable se

fait entendre, suivie aussitôt d'une seconde détonation. Grébert, qui descendait du premier étage et atteignait la

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Le sieur Tailliez, qui rentrait chez lui à l'instant de l'explosion, accourt également du côté de la chaudière et fait immédiatement transporter Lambert à l'hôpital voisin de l'usine. Lambert avait la région du ventre, la poitrine et les bras affreusement brûlés et présentait en outre diverses contusions dues au choc de briques. Vers sept heures du soir, il succombait aux suites des brûlures. Dégâts causés par l'explosion. La chaudière n'ayant pas bougé, les dégâts matériels n'ont pas été très-considérables. La toiture légère qui formait appentis au-dessus du généra-

teur s'est brisée, et les restes en ont été abattus aussitôt par mesure de prudence. Le petit mur supportant cet appentis s'est écroulé dans le voisinage du foyer ; la partie supérieure du massif en maçonnerie contenant la chaudière

était plus ou moins disloquée, surtout vers l'avant du fourneau. A l'arrière, la maçonnerie était simplement fendillée ou soulevée au droit des carneaux. Le conduit de

fumée qui se dirigeait vers la cheminée en traversant presqu'au niveau du sol l'un des ateliers de la distillerie était décoUvert sur une certaine étendue, à partir de son origine. (Pour tous ces détails, voir les fig. 1 à 5.) La plaque du foyer est restée en place ; seul, le premier support du bouilleur de gauche (situé au-dessous de la déchirure) a été chassé hors de son épaulement. Les barreaux de la grille ont été simplement rabattus dans le sens indiqué sur la fig. 1, en même temps qu'il y avait projection de charbons et d'escarbilles en ignition vers le haut de l'avant-foyer. Ces débris passant à travers l'ouverture B furent

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