Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 228]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

45o

EMPLOI DU SEL EN AGRICULTURE.

CHANGEMENT DE VOLUME .DES GLACIERS.

I à1

un engrais applicable à tous les sols et à toutes les cultures.

D'après sa manière d'agir, il est évident que si l'on emploie le sel marin sur un sol gras, riche en éléments nutritifs fixés, il aura une action favorable en rendant solubles ces élément et en les distribuant, d'autant plus qu'on cultive généralement sur ces sols des plantes à racines profondes; mais si l'on emploie le sel, surtout seul, sur une terre pauvre, sableuse et par suite peu absorbante, il pourra entraîner en profondeur une partie des éléments nécessaires dans la couche supérieure du sol, où déjà l'on ne peut cultiver que des plantes à racines courtes. D'une manière générale on peut considérer comme avantageux de mélanger les engrais d'une certaine proportion de sel ; cette proportion doit naturellement varier, et il appartient à chacun de déterminer celle qui convient le mieux à son engrais, à son terrain ou à sa culture. Il ne faut jamais appliquer le sel avec, la semence, car l'action corrosive du sel peut détruire le germe. On ne doit pas non plus appliquer le sel (surtout seul) dans des terrains pauvres ou dans des terrains très-gras non drainés. Nous avons vu quels inconvénients entraîne son emploi dans

.

les premiers ; dans les seconds il ne peut pas passer assez rapidement, si par exemple le temps est très-sec, et alors il nuit aux plantes par son contact direct. Pour ce qui concerne l'époque de l'application du sel, le mieux paraît être un mois avant la semence pour la plupart des cultures ; dans les terrains très-fertiles on peut même l'appliquer avec avantage en automne pour les cultures du printemps. Dans les terrains plus pauvres,, it vaut mieux ne pas laisser un. temps aussi long entre l'application du sel et le commencement de la 'végétation, parce qu'on tomberait dans l'inconvénient signalé plus haut ; cependant ce temps ne doit pas être trop court, afin que le sel ait pu être

entraîné à une certaine profondeur par les eaux pluviales, et qu'il ne vienne pas. au contact des graines.

NOTE SUR LES CHANGEMENTS DE VOLUME EN SENS INVERSE DES DEUX GLACIERS

DE GORNER ET DE FINDELEN

,

PRÈS DE ZERMATT EN VALAIS.

Par N. E. DE BIELY.

L'étude des glaciers a pris une place notable dans la géologie moderne; elle emprunte son intérêt à l'importance

même du sujet, et à cette considération qu'un glacier, loin d'être une masse inerte, est doué d'une vie propre, qu'animé d'un mouvement continu, il subit d'incessantes transformations.

Tous les détails de ce mouvement, de ces transformations ont été soumis à l'étude ; de nombreux et hardis observateurs, parmi lesquels on compte d'illustres savants, ont trouvé les explications de ces phénomènes ; ils en ont formé un faisceau qui est devenu une théorie offrant tous les caractères de la vérité, et récemment encore, un physicien anglais, M. James Thomson, faisant une heureuse

application de la théorie mécanique de la chaleur, a su expliquer l'abaissement du point de congélation et le. phénomène du regel dans ces masses constamment soumises à d'énormes pressions. Mais nous ne nous étendrons pas davantage sur ces considérations générales, nous renvoyons aux traités spéciaux,

et notamment à une nouvelle publication où l'état actuel de la science des glaciers se trouve fort bien résumé par M. Charles Martins, à qui cette science est depuis longtemps redevable de nombreux progrès (). (*) Charles Martins. Glaciers et période glacière. Paris, 1867.