Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 86]

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Nous.

pour lesquels les nourrisseurs payent une redevance hebdomadaire de Lif,tio à 5 francs, par tête de gros bétail, et de 0%65 par mouton; mais la meilleure mesure de la valent', c'est ce fait, que M. Mac Dougall vient justement de sous-louer le tout à

M. Hetherington , boucher de Carlisle, pour une année, au prix de 20,000 francs, ou à raison d'un revenu imposable de

« 12.000 francs. Carlisle est la seule ville visitée par le comité, où l'on ait essayé

« d'empêcher la putréfaction de l'eau d'égout ; quant à Rugby, « Croydon et Édimbourg, c'est l'application même au sol qui a pour résultat de diminuer l'odeur incommode. Dans aucun endroit il n'était possible de se méprendre sur la présence des « liquides d'égout, tout étendus qu'ils fussent, coulant en abon« dance dans les canaux de distribution; mais, à Croydon, l'eau à sa sortie n'en conservait nul indice. A Éditnbourg, où la quantité de liquide appliqué est plus grande, la purification était moins complète. A Carlisle, le pâturage qui recevait l'eau d'égout était beau et de bonne qualité, peut-être meilleur qu'aux autres endroits : on pourrait l'attribuer à ce que le bétail est gardé dessus, mais on a donné pour raison que l'acide carbolique ou phénique employé prévenait la décomposition, de sorte que l'azote contenu dans « le liquide ne se combinait pas avec l'hydrogène ou avec l'acide carbonique pour former de l'ammoniaque libre ou du carbonats

d'ammoniaque, deux composés qu'on accuse de stimuler les

grosses herbes (lesquelles, par leur rapide développement, étouffent les espèces plus fines et moins robustes), mais que cet azote

était fourni aux racines des plantes dans l'état même où il se « trouvait originairement dans l'eau d'égout, et n'était libéré « qu'en tant que de besoin, au fur et à mesure qu'il était absorbé par la végétation. On a dit aussi plus tard à votre comité qu'un autre avantage résultant de l'emploi de l'acide carbolique était la destruction des insectes parasites; mais votre comité s'abstient soigneusement d'exprimer une opinion sur aucun de ces points, désirant simplement rapporter ce qu'il a vu et entendu. « Édimbourg est le dernier endroit visité par votre comité. La population totale est de 170.000 âmes, mais 80. 000 seulement appartiennent à la région dont les eaux servent à l'irrigation. Il faut rappeler aussi que, tandis qu'à Croydon et à Carlisle presque toutes les maisons envoient leurs matières fécales aux égouts, la plus grande partie, au contraire, de celles du vieux Édimbourg sont dépourvues de cette disposition, et les excréments sont emportés

NOTES.

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chaque jour avec des charrettes. Cet état de choses affecte consé-

quemment la valeur de l'eau d'égout qui sort de la ville par un ruisseau découvert, du côté est, à un endroit nommé Sunny Bank, sur la route de Berwick. L'eau a été, sur ce point, employée à l'ar-

rosage, il y a plus de cent ans, et elle l'est encore, le ruisseau contournant une prairie très-favorablement disposée pour cette opération. De là elle coule au nord jusqu'à la ferme de Lochend, comprenant environ 32 hectares d'argile ou de sable, avec soussol rocheux, occupée par M. Scott qui, pendant ces dix dernières années, s'est donné beaucoup de mal pour appliquer l'eau dans

les meilleures conditions possibles. Il peut arroser une partie par gravitation : pour le reste, il a fait construire une roue hydraulique de quatre à cinq chevaux, faisant marcher quatre pompes qui remontent l'eau sur 5 hectares, moyennant une dépense annuelle de 25o à 3oo francs. La majeure partie de sa terre porte du ray-grass d'Italie, qu'il faut labourer et réensemencer tous les trois ans. Il fait trois coupes par an et arrose trois fois entre deux coupes ; sur is hectares il a obtenu cinq coupes. Il vend tout le produit à des nourrisseurs de vaches il n'a pas le compte du poids, mais a il assuré que sa terre, qu'on aurait pu louer auparavant 320 francs l'hectare, rapportait aujourd'hui 1.5oo francs l'hectare. M. Scott a aussi un bassin ou ré-

servoir, dans lequel il laisse l'eau déposer et d'où il retire une quantité considérable de matière noire, de nature animale,qu'il estime un engrais très-actif. « Les Craigentinny mea.dows sont plus connus que les prairies de Lochend. Elles sont sur le bord de la mer et longent la route entre Leith et Portobello, à environ 2.3oo mètres d'Édimbourg ; elles sont la propriété de M. Samuel Christy Miller. Il y a là en tout

une centaine d'hectares, dont 8o sont arrosés par gravitation et 20 au moyen d'une machine à vapeur. Leur nature varie beaucoup : la partie qui est le plus près de la mer, appelée Figgate Whims, est absolument formée d'un sable pur qui est ramené à la surface par un simple coup de bêche; mais à l'ouest de la route, le sol est formé d'un bon limon, passant à l'argile compacte près des bâtiments. « L'eau d'égout arrive de la ville par un canal découvert et est distribuée par des rigoles sur la surface de la terre, laquelle est dans des conditions plutôt favorables, par suite d'une bonne inclinaison vers la mer. Les renseignements obtenus sur les lieux par votre comité, relativement à la quantité d'eau appliquée, n'ont pas été concluants, car aucun moyen mécanique de jau-