Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 85]

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NOTES. NOTES.

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cr M. Walker n'a pas le moyen de mesurer exactement la quantité d'eau donnée à la terre, mais il l'estime entre 1.250 et 2.5oo mètres cubes à l'hectare, dans l'année, en cinq ou six

a arrosages. Il paye pour cela 1.250 francs par an au conseil local.

Votre comité n'a pu obtenir exactement, ni du propriétaire ni du fermier, le chiffre du rendement à l'hectare, sous forme soit de coupe verte, soit de foin, soit d'herbe mangée sur place, les trois modes ayant été concurremment employés; mais ils ont « dit que l'hectare qui pouvait être loué précédemment 110 francs par an, pourrait l'être aujourd'hui à 220 francs au moins, en sorte que la valeur aurait doublé. De plus, le propriétaire est convaincu que ni la disposition du terrain, ni le mode d'emploi de l'eau, ni l'espèce de gazon ne sont tout ce qu'ils pourraient « être. Toutefois nous devons ajouter que le premier fermier paraît avoir abandonné sa ferme sans répugnance, et que le second ex-

prime de grands doutes sur le bénéfice que l'irrigation aurait a procurés. Après Rugby, votre comité a visité Croydon, où il a trouvé une

application de l'eau d'égout beaucoup plus complète. La terre traitée confine Beddington Park, et consiste en 100 hectares d'un sol glaiseux, reposant sur la craie; toute la surface possède une bonne inclinaison vers la Wandle, éminemment favorable aux succès de l'opération. L'eau d'égout est filtrée sommairement et

amenée par gravitation dans un canal ouvert au sommet des terres ; de là elle se distribue par de petits fossés ou tranchées, et coule à la surface au moyen de rigoles temporaires tracées çà et là par les laboureurs. La population dont les déjections sont ainsi amenées sur les terres, est de 17.000 âmes; la dose annuelle à l'hectare passe pour être de 7.500 mètres cubes; un dixième de la surface totale est arrosé à la fois, en sorte que chaque portion reçoit l'eau trente-six jours par an. Le liquide coule environ pendant cinq heures sur la terre, et ce temps est tout à fait suffisant pour le déeuloriser et pour permettre aux herbes de le dépouiller de ses matières fertilisantes. Après deux ou trois jours d'irrigations, le flot qui abandonne les terres est à peu près insipide, incolore et inodore. La plus grande partie de

la ferme porte du ray-grass d'Italie, qu'il faut renouveler tous les trois ans, et les produits paraissent très-considérables; mais quelques portions sont encore à l'état de prairies naturelles. Le conseil de Croydon loue cette ferme à raison de 1250 francs par hectare et la sous-loue à M. Marnage sur le pied de 312',50, de

sorte qu'il réalise un bénéfice de 6.25o francs, qui vient en réduction des taxes locales. Votre comité ne pourrait assigner a exactement le poids de l'herbe produite. Il y a quatre coupes annuelles et chacune se vend environ 5oo francs par hectare; l'herbe est surtout employée pour nourrir à l'étable des vaches laitières. Les travaux préparatoires du sol, en vue de l'arrosage, ont coûté de é à 600 francs par hectare, desquels le conseil a payé 250 : la dépense pour la filtration sommaire est à peu près compensée par la vente des dépôts, qui atteint 1`,90 la chàrretée. « A Carlisle, votre comité a trouvé une portion seulement de l'eau d'égout appliquée à la terre. La population totale est de 3o.000 âmes. Pour 8.000 environ, les déjections se perdent à l'Eden par lin conduit séparé, sous l'une des prairies occupées par M. Mac Bouge ; pour les 22.000 autres, elles sont amenées 4( par un aqueduc à un appareil à vapeur de cinq chevaux, qui les remonte à 3 mètres ou 5',5o de haut, après qu'elles ont été désinfectées par l'adjonction d'acide carbolique ou de fluide désin[celant de M. Mac Dougall, dans la proportion de 55 litres pour a 2.270 mètres cubes environ de liquide par jour, ce qui entraîne une dépense de 625 francs par an. L'eau ainsi traitée est versée par les pompes dans un fossé découvert, parallèle à la rivière Caldew, et elle est distribuée à la terre au moyen d'auges mobiles

en fonte. Originairement, la distribution s'effectuait par des rigoles tracées .dans le sol, mais elles étaient comblées par les inondations, qui sont très-fréquentes en cet endroit, ou foulées par les bestiaux, de sorte que la dépense à faire pour les main« tenir en état était plus grande que celle des auges. M. Mac Pougall afferme du duc de Devonshire 112 hectares, mais il n'en arrose que 28 situés entre les rivières Caldew et Eden, et le Canal calédonien. « Tout le sol est sableux et très-poreux, laissant filtrer l'eau librement, et il est disposé en paturage ordinaire. Les prairies ne paraissent pas avoir reçu de gazon artificiel, et elles sont entièrement broutées par le bétail. Aucune partie du fourrage n'est coupée et exportée; conséquemment, le résultat net est difficile

à connaître. Votre comité a appris que chaque portion était a irriguée quatre fois par an ; la dose à l'hectare ne paraît pas très-exactement fixée, mais en admettant un débit moyen de a 2.000 mètres cubes par jour, ce serait une dose de 20 à 22.000 mètres cubes par hectare et par an. La surface totale est de a 42 hectares, dont 28 arrosés et 14 non arrosés. Elle porte habituellement 600 moutons et de 90 à 2o têtes de gros bétail,