Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 219]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

416

FONDATIONS H Y DRA ULIQUES.

ment les ,piles, sept des ouvriers qui -y travaillaient en ce moment n'ont éprouvé aucun accident. M. ,Triger affirme que les accidents disparaissent complètement lorsque le déséclusement dure sept minutes. .Nous,ne pensons pas qu'il soit possible de poser une règle uniforme et absolue. Ilnous semble que ce temps doit varier avec la constitution de l'ouvrier. Il y en a qui ne peuvent pas supporter le froid qui se produit par la dilatation brusque; pour ceux-là il faut se hâter. Il y en a d'autres,

au contraire, sur lesquels l'effet .de ce changement subit de température est sans danger, et ipour ceux-là il .peut y avoir :avantage à opérer .une .décompression lente ',et graduée.

Le seulpoint sur lequel les .hommes de l'art paraissent être d'accord, c'est que, s'il existe un danger, il est moindre avec un déséclusement lent qu'avec un déséclusement rapide. Ils recommandent aussi les précautions suivantes

Se munir de vêtements de laine que l'on quitte pour prendre ceux de travail, et les déposer dans une chambre 'chaude :et voisine des .tubes pour se changer en remontant. -Après le travail, rester quelque temps dans les tubes pour se -sécher. Une fois hors des tubes, se renfermer dans une salle bien chaude, se couvrir .de -vêtements de laine et attendre que l'effet réfrigérant de l'écluse -soit effacé.

semble résulter - de .ces prescriptions, qui sontindiquées dans,une étude .médicale publiée par M.:Foley, doc, teur-médecin attaché à la compagnie des chemins de .fer de l'Ouest, que te n'est pas dans le sas même,:mais après en

être sortis, que .les ouvriers doivent prendre leurs vêtements de laine. Nous croyons inéanmoins ne peut y avoir qu'avantage ,pour eux à se .garantir contre les effets du refroidissement auquel ils sont,-exposéstians le sas pen-

PRO'C É D'É

.

T MER .

417

dant la durée du déséclusement. Le même 'auteur, qui était attaché au chantier du pont d'Argenteuil, fait connaître que l'on avait disposé près des tubes .un bateau sur lequel était une cabine parfaitement chauffée et que cette installation a donné les meilleurs 'résultats. Quelques médecins ont'émis l'avis que la durée du déséclusement devait varier avec la profondeur -des puits. M. le ,docteur Foley, dont nous venons -de parler, donne les nombres suivants que l'expérience lui a fournis -A une profondeur correspondante à i demi-atmosphère, le déséclusement ne doit durer 'que 5o secondes ; Pour 1 atmosphère, i minute'; POUT 1 atmosphère 1/2, 1 Minute 5o secondes.; Pour 2 'atmosphères, 2 minutes; Pour '2 'Atmosphères 1/2, :2 minutes .5o secondes. 11 ajoute que, pour des pressions plus grandes, il ne faudrait probablement pas suivre cette progression, parce que 'minutes 1/2 sont déjà bien longues dans une écluse glaciale.

Ces nombres sont, comme on le voit, sensiblement inférieurs à celui de 7 minutes recommandé par M. 'Triger.

On ne saurait donc poser une règle uniforme et il ne semble pas qu'il y ait lieu d'en observer une autre que celle que le bon sens indique, c"està-dire de ne pas 'ouvrir le ro-

binet trop vite, aussi bien pour réclusement que pour le déséclusement, afin de donner à l'organisme le temps de se mettre en équilibre avec le 'milieu dans lequel il se trouve plongé.

Au surplus, quelque regrettables que soient les accidents heureusement assez rares qui sont arrivés sur les chantiers depuis que l'on y fait emploi de 'l'air comprimé, il est bien avéré aujourd'hui que ce mode de travail appliqué avec intelligence et discernement n'altère pas la santé d'ouvriers d'ailleurs bien portants et d'une bonne constitution, et ne saurait être par conséquent considéré .comme