Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 67]

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NOTES.

NOTES.

« l'hygiène. En effe,, les ouvrières doivent rester environ la à « 15 heures par jour dans une salle, dont la température est élevée de 2 2 à 25 degrés Réaumur, ce qui leur donne une transpiration

NOTE C.

« continue et altère leur santé, qui doit devenir insensiblement « débile. Que l'on ajoute à cela, la transition du chaud au froid à leur sortie des ateliers, et l'on aura les causes qui les exposent à « de graves maladies. « Mon système change complétement cet état de choses, vu que « la température des salles sera celle que la saison exigera pour le « bien-être des ouvrières; de plus, une grande surface d'eau froide

tg renouvelée par un jet continu contribuera à rendre les salles « encore plus hygiéniques. ti Une conséquence de cette amélioration sera une plus grande facilité pour les industriels de se procurer des ouvrières qui néprouveront plus désormais de répugnance à travailler dans les « filatures de lin. « Ma filature, qui est composée de 6.000 broches, marche entièrement d'après le système que je viens d'exposer, et ses produits « ne le cèdent en rien à ceux qui étaient antérieurement obtenus. » De son côté M. Lepercq, qui a étudié la question avec beaucoup de soin, nous déclare qu'il ne lui a pas été possible de continuer à marcher d'après le procédé Boucher, « parce que, dit-il, ce procédé « se base sur une détrempe prolongée du lin clans l'eau, détrempe « qui, tout en modifiant la substance gommo-résineuse qui fait adhé.

rer entre elles les fibres du lin, altère la nature du lin et lui fait (i subir une décoloration. Cette décoloration variant suivant le sé« jour plus ou moins prolongé dans l'eau, et ce séjour étant néces« sairement irrégulier, puisqu'on opère à l'aide de bobines dont la

ti première couche est filée un jour et parfois un jour et demi « avant la dernière, il s'ensuit que l'on obtient par le procédé Bou-

cher des fils multicolores, variant du gris au roux, tout à fait impropres S la fabrication des toiles écrues. » A cet inconvénient

majeur, M. Lepercq en ajoute quelques autres de détail : les fils s'étirent moins bien, et il se produit une plus grande quantité de renflements, ce qui augmente nécessairement le déchet ; enfin, il faut accroître la force motrice à cause du refroidissement des ateliers et du frottement qui en résulte dans tous les rouages. Mais

le premier motif suffit, selon lui, pour empêcher les industriels d'appliquer jamais une semblable méthode. On doit souhaiter que de nouvelles études arrivent à concilier, s'il est possible, ces termes opposés, car la suppression du mouillage à chaud serait pour la classe ouvrière un immense bienfait.

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Les arrêtés d'autorisation fixent souvent le mode d'assainissement à employer par l'industriel. On peut même dire qu'il est trèsrare qu'on lui en laisse le choix. Cependant il peut très-bien arriver que le procédé réputé le meilleur auprès du conseil d'hygiène local, ne le soit pas effectivement : ainsi, quand il s'agit de détruire des vapeurs odorantes telles que celles qui s'exhalent, par exemple, de la cuisson des matières organiques, on prescrit le plus souvent de

les envoyer clans une haute cheminée ou de les faire passer à travers un foyer en ignition.. Le premier moyen peut être tout à fait insuffisant, et quant au second, il est, en certain cas, beaucoup

moins bon que celui qui consiste à condenser les vapeurs dans l'eau ou à les combiner avec quelque substance d'un emploi économique. Ne vaudrait-il pas mieux imposer simplement au fabricant

l'obligation de détruire ses vapeurs, tout en le laissant libre de rechercher sous sa responsabilité les meilleures voies pour y arriver? Nous connaissons un exemple récent, qui se rattache à une affaire de grande importance, et qui montre bien le danger d'entrer

dans cet ordre de considérations. Il s'agit de la fabrique de produits chimiques de Dieuze, laquelle, à force d'infecter le pays par des

torrents d'acide chlorhydrique et par des évacuations liquides provenant des marcs de soude, avait fini par soulever contre elle toute la population du voisinage. M. le préfet de la Meurthe s'y rendit en personne, et, le i7 mars 18614 une commission composée de trois des membres les plus distingués du conseil d'hygiène procéda à la visite des lieux. Cette commission produisit, à la date du à juin, un l'apport, d'ailleurs très-remarquable au point de vue scientifique, dans lequel on lit les considérations suivantes : On se fait donc

« facilement une idée de la quantité d'acide chlorhydrique qui « se développe dans cette circonstance, et l'on comprend l'impur« tance qu'il y aurait à employer des appareils suffisamment « étanches pour la complète absorption de cet acide si délétère. « Plusieurs moyens sont employés pour cela, dans les différents « centres manufacturiers; le seul qui, jusqu'ici, ait conduit au but « et qui puisse être recommandé, sinon prescrit, est celui des tours

ti à condensation, depuis longtemps exigées par la loi belge et « employées dans tous les établissements importants, non-seule« ment de l'Angleterre, niais encore de la France » Ces consiTomz X, /866.

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