Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 40]

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INFECTION DES EAUX.

et parmi ces dernières, les appareils à filtre, les matières fécales passeront presque en totalité dans les égouts, et que les réceptacles, devenus purement nominatifs, n'arrêteront plus guère que les corps étrangers, tels que papiers, linge, dé-

bris, etc., etc... Dès lors, les égouts seront les véritables véhicules des déjections de Paris, ainsi que cela a déjà lieu pour la ville de Londres. L'utilisation de pareilles richesses est donc un problème qu'il n'est pas permis de négliger (*), et dont l'importance économique vient ajouter aux considérations déjà si graves, tirées de la salubrité. Les solutions à l'ordre du jour sont de deux sortes : les unes chimico-agricoles et les autres exclusivement agricoles. Les premières, qui ne diffèrent entre elles que par la nature des agents chimiques employés, ont pour but commun de séparer, à l'aide d'un réactif, tout ou partie des principes fertilisants, et de fabriquer ainsi des engrais solides, tandis que les liquides plus ou moins purifiés retourneraient di-

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DIVERS.

Château sont, on se le rappelle, fondés sur cette ré,action, et ces inventeurs ont proposé d'en étendre le principe aux eaux d'égout. Mais on trouve la même idée généralisée et traitée avec une plus grande supériorité de vues dans une brochure anonyme, parue récemment, oit il n'est pas difficile de reconnaître une plume exercée (°); aussi cet opuscule, malgré sa forme modeste, doit-il être considéré comme le manifeste d'une classe nombreuse de personnes qui s'occupent activement de la question des eaux d'égout de Paris. Les solutions purement agricoles se résument dans l'em(1 Note sur l'application de la magnésie à la fabrication des

sins, sur le système de filtrage, etc... La discussion a porté principalement sur la nature de l'agent chimique. Nous ne donnerons pas la nomenclature de tous ceux qui ont été

L'utilisaengrais, 1865. On y lit, sous le titre Engrais liquides tion des engrais liquides, particulièrement des eaux dlégout, offre de sérieuses difficultés; il n'est pas partout possible de les appli« quel' aux irrigations, ou ce résultat ne pourrait être atteint, dans « beaucoup de cas, qu'au moyen de dépenses d'installation considérables. A Paris, en particulier, l'extrême morcellement de la « propriété, clans le voisinage immédiat de la ville, peut être en-. cure une difficulté plus grande que le relief du sol. Il importe « donc, aussi bien dans l'intérêt de la salubrité publique que dans « celui de l'agriculture, de chercher une solution générale guiper« mette de condenser sous un petit volume la plus grande somme « possible des matières utiles disséminées dans les résidus liquides des grandes villes, et de ne rejeter dans les cours d'eau que des

préconisés: Le dernier en date, et sur lequel l'attention

.« liquides désinfectés et clarifiés.

rectement à la rivière. On n'est point fixé sur les détails matériels d'exécution, sur la disposition à donner aux bas-

semble en ce moment plus particulièrement appelée est le phosphate acide de magnésie, ou le mélange d'un phosphate avec un sel de magnésie, fournissant 'également le moyen de précipiter l'ammoniaque à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien. Les appareils de MM. Blanchard et (*) En Angleterre, oit l'on a beaucoup cherché à chiffrer la valeur commerciale des divers engrais, les appréciations les plus modérées s'accordent à attribuer une valeur minimum de ro francs par tête et par an, aux matières fertilisantes provenant des villes. A ce compte, pour la ville de Paris, ce serait une valeur annuelle de 20 millions de francs.

r

« Ce qui serait possible pour les eaux d'égout deviendrait facile « pour les eaux-vannes de vidanges.

« Ce double but paraît ,susceptible d'être atteint d'une manière « plus ou moins satisfaisante, suivant le degré de richesse des eaux « à traiter, au moyen d'une défécation obtenue par la précipitation dans le liquide, de matières gélatineuses propres à fixer l'ammoniaqzte sous la forme de phosphate ammoniaco-magnésien.... (r Si des essais qui se poursuivent actuellement pour la fabrica« tien dr . phosphate neutre ou bibasique de soude au moyen des

coprolites et du sulfate de soude, réussissent industriellement, comme il y alleu de l'espérer, la défécation nia fixation de l'ammoniaque pourront être obtenues mieux encore par l'addition du phosphate de soude et d'un sel de magnésie; l'intervention de la « chaux pourra être encore nécessaire pour constituer Parmuoniaque, et surtout pour neutraliser l'acide carbonique qui pourrait retenir partiellement les phosphates terreux en dissolution.