Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 18]

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INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.

FOSSES ET CABINETS D'AISANCES.

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est, dès lors, prête pour la vidange. On l'amène au lieu du travail et on l'abouche avec un système de tuyaux posés d'avance, dont le dernier plonge au Pas de la fosse. L'ascension des matières, quoique rapide, se fait uniformément, sans secousses. Les parties les plus consistantes sont entraînées. Au point de jonction des divers tubes, l'odeur est absolument nulle. Quand on défait les joints pour remplacer une tonne par l'autre, il s'échappe quelques gouttes de liquide qu'on reçoit dans un baquet contenant du sulfate de fer. Cette opération s'accomplit en plein jour dans les quartiers les plus élégants de Bordeaux. Nous y avons assisté plusieurs fois sans jamais saisir la moindre odeur. La tonne chargée est envoyée à la gare du chemin de fer du Midi, où elle se déverse dans un wagon- citerne placé au-dessous, lequel emporte le contenu dans les Landes. Elle est ensuite rincée et réexpédiée à l'atelier d'aspiration. les Les avantages de ce système sont considérables : ouvriers sont dispensés d'entrer dans les fosses pour enlever les parties consistantes; ainsi que cela se pratique avec les appareils à pompe les plus perfectionnés; s° la durée de la vidange est très-courte, chaque tonne de 2 mètres cubes de capacité n'exigeant pas cinq minutes pour s'ajuster et se remplir ; 5' aucun gaz ne se répand au dehors, tandis qu'avec les tonneaux ordinaires l'air méphitique, chassé par l'entrée des matières fécales., infecte les alentours, malgré les précautions prises pour le brûler; 4° enfin, il n'est point nécessaire d'ouvrir les fosses à l'avance pour effectuer le brassage et la désinfection. Au surplus, la supériorité du procédé a déjà été reconnue par diverses auto-

Le seul détail qui puisse donner lieu à quelques odeurs, c'est la pose des tuyaux de la fosse. Cet inconvénient est d'ailleurs commun à tous les systèmes. La Compagnie hydrobarométrique s'efforce, en ce qui la concerne, de le faire disparaître en provoquant l'installation de tuyaux permanents ou inamovibles, lesquels, partant du fond de la fosse, viennent aboutir à la rue, sous le trottoir, où ils sont fermés par un regard qui ne s'ouvre que pour la vidange; l'opération, dès lors, s'accomplit sans qu'il soit nécessaire d'entrer

rités,et il est à souhaiter que l'application s'en généralise (*).

fonctionné devant les délégués du conseil d'hygiène et a obtenu son entière approbation. Il est cependant inférieur à celui de Bordeaux, car indépendamment des difficultés matérielles d'installation et de nettoyage d'un pareil tube, l'opération doit être plus dispendieuse, puisqu'elle revient en définitive, non-seulement à déplacer le con-

C) La question est à l'étude dans plusieurs villes, &Toulon, Nantes,

Toulouse, etc. A Toulouse, on a proposé une manière différente de faire le vide dans les tonnes. L'idée, due à M. Loiseau, a été expéri menUce en i865, sous les yeux des délégués du conseil d'hygiène. L'appareil n'est autre qu'un baromètre à eau. Un tube vertical de

dans les maisons (Pl. I, fig. 5). De semblables tuyaux ont déjà été posés à Bordeaux, dans quelques habitations particulières

et dans des édifices publics, à la Bourse, par exemple, où ils fonctionnent à l'entière satisfaction des intéressés. L'assainissement des dépotoirs se rattache à celui des fosses d'aisances. Le seul exemple, à notre connaissance, qui mérite d'être cité, est celui du dépotoir de la ville de 'Paris, à la Villette. Cette installation, destinée à recevoir, chaque nuit, environ 1.800 mètres cubes de liquides provenant des fosses fixes et mobiles, comporte trois citernes souterraines, en ciment romain, de 5oo mètres cubes de capacité chacune. L'air est renouvelé au moyen d'un ventilateur puissant, dont le tuyau de prise parcourt toute la Ionlom,30 de haut, plonge par l'extrémité inférieure dans un réservoir, tandis que l'extrémité supérieure peut s'aboucher à l'orifice de vidange des tonnes qu'on amène au-dessus. Au début des opérations, le tube et la tonne étant pleins d'eau, l'écoulement est produit par le poids de la colonne, et le vide se fait dans la tonne. Quant

au tube, il conserve la hauteur d'eau de 1 om,5o. La tonne ayant ensuite été remplie de matières à la fosse, on l'abouche de nouveau, et le vide se fait de même, grâce au mélange boueux, qui joue

le rôle de l'eau; et ainsi de suite indéfiniment. Ce procédé a bien

tenu des tonnes, mais encore tout le,poids de l'attirail lui-Même, qu'il faut élever à 10-,30.