Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 16]

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INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.

FOSSES ET CABINETS D'AISANCES.

d'une aspiration artificielle. Dans quelques fabriques on profite des moyens spéciaux qu'on a à sa disposition : par

0m, 004 de diamètre. Les solides restent dans le réservoir,

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exemple, on fait communiquer la fosse avec la cheminée des appareils à vapeu.r, comme chez M. Wulvéryck, à Saint-Quen-

tin ; d'autres fois on entretient dans le tuyau d'aérage une combustion lente et sans flammes, par exemple avec un feu de tourbe, chez MM. Rogelet, Houzeau et Maumené, à Reims. Mais ces expédients ne sont guère susceptibles d'application dans les maisons particulières, si ce n'est pourtant, comme

on l'a fait quelquefois, en envoyant le tube de ventilation dans un coffre de cheminée (*) et surtout de cheminée de cuisine, où l'on fait du feu toute la journée. Quant à produire

l'aspiration par un bec de gaz, le moyen peut être dangereux, et nous ne croyons pas qu'on l'ait essayé. Un autre mode d'assainissement des fosses consiste à prévenir, dans une certaine mesure, la fermentation des matières, en séparant les liquides et les solides. Tel est l'objet des divers systèmes diviseurs proposés ou appliqués depuis une quinzaine d'années. Ils reposent tous sur le même principe. Les matières solides et liquides sont reçues simultanément dans un réceptacle commun, d'où la partie liquide s'écoule seule au moyen d'orifices suffisamment petits, pratiqués dans, l'une des parois. Dans le système

Dugleré, par exemple, qui a été installé dans quelques maisons et établissements de Paris, entre autres au Grand. hôtel du Louvre, à l'Hôtel de ville, aux Halles centrales (partiellement) , etc., la cloison en ciment romain, formant la séparation, a la forme d'un demi-cylindre de 0",4o de diamètre et de o", o7 d'épaisseur ; elle est criblée de trous de (5) La commission des logements insalubres de Lille a rendu ce moyen obligatoire en 1864. « Toutes les fois, dit son rapporteur, que la disposition des lieux l'a permis, la commission a prescrit

l'ouverture de ce tuyau dans une cheminée voisine, condition qui, eu égard au tirage plus fort, constitue un des plus puissants moyens de désinfection pour la fosse et le cabinet. »

tandis que les liquides filtrent à travers les orifices et se rendent dans un réservoir spécial, placé latéralement à un niveau un peu plus bas ou tout à fait au-dessous, suivant les localités. Chaque compartiment présente une ouverture pour lavidange et un tube de ventilation. Ce système; mal-

gré ses avantages, ne s'est pas répandu à Paris ; il a été primé par les fosses mobiles, dont nous parlerons à l'occasion de l'infection du sol. A Lyon, au contraire, on a installé un assez grand nombre de diviseurs fixes en communication directe avec les égouts. La paroi dans laquelle sont pratiqués les orifices forme la cloison séparative - de la fosse et d'un canal en maçonnerie. Ce dernier, de i",5o de haut et

d'une pente minimum de o",o5 par mètre, ouvre sur l'égout public. Les liquides y coulent sur le fond et gagnent le chenal de l'égout en traversant la banquette au moyen d'une petite rigole ménagée à cet effet (Pl. III, fig. 12 à 15). L'amélioration de l'atmosphère des fosses, au moment de

la vidange, a été poursuivie de bien des manières. Nous distinguerons les procédés chimiques et les procédés mécaniques. Les premiers sont à peu près les mêmes partout

on projette dans la fosse, quelque temps avant le curage, une certaine quantité de substances réagissantes ou absorbantes, et l'on brasse le mélange pour arriver à une destruction plus ou moins complète des émanations excrémentielles. Quant à la nature des substances, elle varie à l'infini ; les deux plus employées sont le sulfate de fer et le charbon ('). La désinfection, telle qu'elle est pratiquée le plus souvent, est fort imparfaite : le réactif est employé seul, tandis qu'il devrait toujours être associé à de la matière absorbante ; le sel métallique peut bien, en effet, détruire le carbonate et le sulfhydrate d'ammoniaque, mais (*) On emploie aussi des sels de zinc, de plomb, de manganèse, des acides, de la chaux, des chlorures, du tan, de la tourbe, etc...