Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 14]

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INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.

GALERIES D'ÈCOUT.

de la décomposition des débris retenus sur leurs parois. Le remède n'est donc pas dans un accroissement de salubrité des galeries mais dans une meilleure construction des bouches elles-mêmes. A cet effet, on les revêt de ciment bien uni, de façon à ce qu'aucune aspérité n'arrête plus les matières qui y passent. Ainsi, la supériorité du procédé de la ville de Paris éclate par la simplicité des moyens mis en uvre, par la sûreté des résultats, et par l'absence

isolement en redouble l'insalubrité, et il devient de plus en plus urgent de fermer tous les orifices. C'est ce qu'on fait, par exemple, a;Toulouse : on vient d'essayer une fermeture

de ces expédients ingénieux mais compliqués avec lesquels,

dans une grande entreprise, on est toujours exposé à des mécomptes.

Nulle autre ville ne présente ce système au même degré de perfection. Lyon est peut-être celle qui s'en approche le plus. On y a cherché aussi l'assainissement des égouts au moyen d'un prompt écoulement des matières, combiné avec l'aération par les orifices naturels. Les bouches de décharge sont toutes ouvertes, sauf à jeter parfois du sulfate de fer dans quelques-unes d'entre elles. On a renoncé aux cheminées d'appel, ou, plutôt, on n'y a pas eu recours. On tend à augmenter sans cesse la distribution de l'eau, et c'est là qu'on voit la solution dernière aux imperfections qui subsistent encore. A. Marseille, on est dans la même voie et les deux moyens marchent également de front. Dans la plupart des autres villes, la salubrité des galeries est plus ou moins sacrifiée. 11 n'y a pas de tuyaux d'aérage le long des maisons,

ou, s'il en existe , c'est à l'état d'exception. Quant aux

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à siphon, adaptée à la partie inférieure des bouches, et si le résultat répond à ce qu'on en attend, comme il y a tout lieu de le croire , on r appliquera systématiquement aux divers points du réseau. Il est vrai qu'on étudie la question d'aérer par des tuyaux allant aux toits, mais nous avons vu combien cette ressource était précaire.

En réalité, la manière générale d'aérer les égouts, en province, manière tout à fait primitive, consiste à ouvrir à l'avance les trappes de regard ou puits de descente, pratiqués dans le sol et débouchant sur la voie publique, h des distances variables selon les localités, et dont on peut fixer le minimum à 50 mètres (1. On enlève, de bon matin, les plaques de fonte qui les recouvrent, et les ouvriers descendent quand on suppose que l'air est convenablement renouvelé. Cette précaution ne suffit pas toujours : il y a tels égouts, à faible pente, à profil irrégulier, où les immondices ne s'écoulent pas et où l'accumulation des matières produit une si grande puanteur, qu'on infecterait en vain la voie publique sans offrir aux ouvriers des garanties suffisantes. On aime mieux renoncer à les faire visiter. On y laisse les ordures s'amasser pendant des mois et des années. Quand l'égout est plein à refus, on le démolit en ouvrant la chaussée et on le cure à vif ('*).

bouches, dès- qu'elles exhalent de mauvaises odeurs dans les rues, on se met en devoir de les munir de fermetures

hydrauliques, aulieu de s'attaquer à la cause même de l'infection, qui est le mauvais état de l'égout. On est ainsi conduit à empirer une situation déjà mauvaise par ellemême. Il est aisé de voir que, lorsqu'on entre dans la voie irrationnelle des fermetures, on est amené à s'y engager de plus en plus pour protéger la surface : car si l'insalubrité de la galerie en provoque l'isolement, réciproquement, cet

(*) Chiffre adopté pour Paris et Lyon; (**) On ne fait pas autrement pour l'égout du Coureau à Montpellier, qu'on ouvre tous les trois ou quatre ans, en répandant des

odeurs à rendre le quartier inhabitable. Quant à la Sorguette, Avignon, qu'on cure dans de semblables délais, les ouvriers pénè-

trent dans les parties couvertes, qui ont jusqu'à deux mètres de haut. Le mode d'aération est des plus barbares : on oblige les maisons riveraines, en relation avec ce collecteur, à maintenir leurs

communications ouvertes, pendant tonte la durée du travail, en