Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 12]

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INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.

GALERIES D'ÉGOUT.

moyens employés paraissent avointoujours eu pour but de les combattre indifféremment, sans s'attacher spécialement

Une autre cause de dangers d'une nature toute spéciale, qui peut se présenter dans les galeries dont la maçonnerie est mal entretenue, cas malheureusement trop fréquent, consiste dans la présence du gaz de l'éclairage, provenant des conduites enterrées dans le sol. Ce gaz trouvant une issue à travers les interstices des parois se rassemble en quantité considérable dans les égouts peu ventilés et forme des mélanges explosibles, qui occasionnent parfois de terribles accidents (5). L'assainissement de ces voies souter-

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à l'une d'elles. Encore même, convient-il d'ajouter que dans des cas très-importants, tes moyens sont à peu près nuls. Les effets dont nous parlons sont surtout observables dans certaines catégories de lieux que nous allons examiner. Nous laisserons naturellement de côté les faits qui n'ont pas un suffisant caractère de généralité. Galeries d'égout. - Les gaz développés dans les égouts

présentent d'autant plus de dangers pour les ouvriers que les fabriques y déchargent habituellement leurs résidus liquides, ce qui -fournit l'occasion de réactions violentes et instantanées contre lesquelles on n'est pas toujours suffisamment prévenn. Dans quelques villem, 1Qs matières fécales vont normalement aux égouts. Dans celles où cette pratique est interdite, if est rare qu'un certain nombre de maisons ne soit pas en communication clandestine avec eux. Ces divers éléments d'émanations putrides ont d'autant plus de facilité à se développer que les maisons et les rues sont rarement pourvues d'une distribution d'eau abondante. Aussi, dans la plupart des villes de province, les odeurs qu'exhalent ces conduits souterrains sont vraiment insupportables (5). sons périssaient par empoisonnement ou par asphyxie. 11 est clair, que dans le premier cas, on était en droit de redouter de pareils dangers pour la santé des hommes ou du bétail, tandis que, dans le second cas, on ne pouvait rien conclure concernant les êtres vivant hors des eaux infectées. Ce débat a eu un certain retentissement dans la contrée dont nous parlons et y a divisé les hommes spéciaux. On ne paraissait pas encore être tombé d'accord, lors de notre passage au Mans. (5) A Paris même, ils n'en sont pas exempts, au moins dans les parties non restaurées, témoin les deux accidents survenus presque coup sur coup, dans les égouts de Clichy, et qui dénotent un rare

degré de concentration des gaz méphitiques. On lisait, l'année dernière, dans les journaux : « Quatre égoutiers, parmi lesquels

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se trouvaient un piqueur et un chef d'équipe, étaient descendus « il y a quelques jours, dans l'égout de la rue Marthe à Clichy, situé en face du couvent des surs de la charité. Parvenus près de « la grille par laquelle arrivent les eaux et les détritus des cuisines: « de la buanderie, de la vacherie et de la porcherie du couvent, ils « se mirent à tirer le rabot, pour amener les matières sous la trappe afin de les extraire. « En ce moment, s'élevèrent des miasmes tellement infects, que « les deux égoutiers qui se trouvaient en avant, tombèrent sans « connaissance. Le piqueur et le chef d'équipe les amenèrent sous le regard voisin et jetèrent des cris de détresse; un instant après ils étaient eux-mêmes suffoqués. « L'intensité du gaz hydrosulfuré était si forte, que les pièces d'argent contenues dans leurs porte-monnaies étaient devenues « complètement noires. « M. Gallet, inspecteur des égouts de la ville de Paris et de la ban« lieue, s'est rendu sur les lieux, et a fait suspendre les travaux, « jusqu'à ce qu'on ait donné de l'eau aux égouts de Clichy, qui en « manquent pour la plupart; ce qui laisse séjourner les détritus, et occasionne l'infection. Un événement semblable a déjà eu lieu dans

« l'égout de /a rue de Paris, le 15 octobre '864 et a failli causer les « plus grands malheurs. (Journal des débats, du i5 juin 1865.) tt (*) Une des plus fortes explosions survenues dans ces derniers temps, est celle qui, le s février m865, détruisit à Dunkerque l'égout qui parcourt l'enfilade des rues de la Couronne, de Bourgogne, du Pied-de-vache et partie de la rue Saint-Jean. Cet égout ayant été .restauré dans toute son étendue, depuis quelques semaines, les matières explosibles qui avaient pu s'y développer naturellement ne devaient pas être très-considérables. D'un autre côté, l'existence de plusieurs fuites du gaz de l'éclairage, d'une, notamment, avait été signalée quelques jours auparavant. Le conseil de salubrité de Dunkerque, appelé dés le lendemain à donner son avis sur les causes de l'événement, pensa, d'après les circonstances qui viennent