Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 272]

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VAPEURS NITREUSES.

INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

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conformer. Rien ne limite d'ailleurs, l'étendue de ces prescriptions : la loi générale s'est bornée à en poser le principe et a laissé à l'administration le soin d'en régler souverainement les détails. Chaque préfet, éclairé par son conseil d'hygiène, délivre pour son département les permissions d'usines et insère les clauses qu'il juge utiles à la salubrité publique. (Note c.) La surveillance est exercée exclusivement par les autorités locales, et, dans la plupart des cas, par les seuls agents de la police ordinaire. Il n'existe point, comme en Belgique et en Prusse, ni même comme en Angleterre (depuis deux ans), d'inspecteurs du gouvernement relevant de l'autorité centrale. Aussi l'exécution des arrêtés laisse-t-elle beaucoup à désirer. (Note d.) L'ensemble des établissements insalubres ne présente pas un aspect bien satisfaisant. Si l'on ne trouve nulle part de ces grands abus, comme en Angleterre, c'est .que l'industrie n'est accumulée sur aucun point, dans les mêmes proportions gigantesques ; mais les usines, prises individuellement, n'en sont pas pour cela mieux tenues. Du reste, quand on veut apprécier l'état de la salubrité industrielle, il faut mettre à part les grands établissements, ceux surtout de construction récente. Plusieurs d'entre eux doivent à l'intelligente initiative de leurs patrons des améliorations considérables, qui vont mêMe bien au delà des précautions exigées par les arrêtés. Mais les petits établissements, qui sont les plus nombreux, vivent, pour la plupart, dans l'oubli des règles de l'assainissement (*).

grandes cheminées. Toutes les fabriques importantes en sont pourvues. On y dirige les gaz ou vapeurs qu'on renonce à détruire par des moyens spéciaux, et l'on atténue ainsi, jusqu'à les prévenir quelquefois complétement, les ravages qui résulteraient de leur action, si le dégagement

Emploi des grandes cheminées. Un moyen élémentaire et général d'assainissement consiste dans l'emploi des

ment propres.

(*) On ne peut expliquer la rareté relative des plaintes qu'ils soulèvent, que par cette apathie assez fréquente chez les gens qui supportent un dommage en commun et surtout par ce sentiment, général dans les populations de la province, qui empêche chacun de se mettre en avant pour obtenir le redressement d'un abus.

avait lieu à un niveau moins élevé. Les cheminées sont moins hautes en France que dans les autres pays. Elles sont ordinairement comprises entre 3o

et 40 mètres. Dans quelques établissements de premier ordre, à Thann, à l'Oseraie, à Rouen, elles varient de 5o à Go mètres ; à Salyndres, on en voit une de 70 mètres ; et, chez M. Maletra, à Rouen, la cheminée principale, qui est,

pensons-nous, la plus haute de France, atteint 74 mètres.

On peut citer encore un dégagement à un niveau plus c'est celui de la fabrique de MM. Gayet et Gourjon, à Montredon, près Marseille ; la cheminée traînante du four à sulfate de soude, rampe le long des rochers et émet ses fumées, assez loin de l'usine, à un niveau de 1 iø à12o mètres. élevé :

i" Gaz provenant du traitement des matières minérales.

Les opérations donnant lieu à des Vapeurs nitreuses. dégagements nitreux peuvent être divisées en deux groupes: 1° Celles qui ont pour objet la fabrication de l'acide sulfurique dans les chambres de plomb ; 2° diverses réac-

tions ayant en vue des produits variés, tels que nitrobenzine, persulfate de fer, acides nitrique, arsénique, picrique, etc. Chaque groupe a ses procédés d'assainisseL'appareil de condensation par excellence annexé aux chambres de plomb est la colonne Gay-Lussac, garnie de coke humecté d'acide sulfurique concentré, et dont les dimensions habituelles varient de 5 à o mètres en hauteur. On en peut voir bon nombre d'applications dans les fabriques françaises. Plusieurs industriels ont apporté au sys-