Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 266]

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OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.

VENTILATION DES ATELIERS.

juxtaposées alternativement par le gros et le petit bout dans un sens perpendiculaire à la surface des voûtes qui devaient composer le plafond; les vides étaient comblés de plâtre et l'on retirait ensuite les bouteilles de façon qu'il ne restait

et c'est à peine si l'on voit voltiger quelques débris au

plus qu'un système très-léger et en quelque sorte spongieux, formé entièrement de plâtre. On étendait une couche mince dessus et dessous sans solution de continuité, et l'on

avait ainsi finalement un plafond à double paroi, comprenant un matelas d'air emprisonné dans une multitude de cellules, et très-mauvais conducteur du froid ou de la chaleur régnant sur la toiture. Les croisées sont exclusive-

ment ménagées dans ce plafond et sont toutes à double vitrage. Le système de chauffage est celui des tuyaux à eau chaude. Le renouvellement de l'air et l'expulsion des impuretés sont assurés au moyen de deux ventilateurs mécaniques de t"',5o de diamètre, placés chacun dans une galerie souterraine de 2 mètres d'ouverture ouvrant sur le bord de la Seine. ils fonctionnent à la Vitesse de 250 à 5oo tours par

minute, l'un pour introduire l'air, l'autre pour le rejeter. Le jeu des appareils peut être renversé à volonté, mais habituellement c'est le ventilateur placé près des cardes qui

agit pour expulser, parce qu'on préfère avec raison que l'air se charge de poussières dans la dernière partie de son parcours. La circulation de l'air dans la salle s'effectue à l'aide d'un système de conduites logées sous le plancher et de 5o orifices grillés servant, les uns à l'entrée de l'air, les autres à la sortie. Enfin le degré d'hygrométrie est obtenu au moyen d'une pluie d'eau froide qu'on fait tomber, quand besoin est, à travers une pomme d'arrosoir, dans la galerie consacrée à l'introduction. M. Fauquet se propose même,

pour rendre le moyen plus efficace, de placer un tuyau sur toute la longueur de la galerie et de faire agir à la fois plusieurs pommes d'arrosoir adaptées de distance en distance. Grâce à l'ensemble de ces moyens, l'atmosphère de la salle est remarquablement pure, sans aucune odeur,

o

voisinage des machines à carder. MM. Werhlin , Hofer et Cie se sont également atta-

chés à soustraire aux variations atmosphériques la belle salle de tissage qu'ils viennent de construire à Mulhouse. La toiture est peinte en blanc extérieurement. Elle est à doubles parois contenant une sorte de magma poreux formé

de sciure de bois réunie par mie bouillie de lait de chaux et elle est séparée du plafond proprement dit par un vide de quelques centimètres. Quant à l'hygrométrie, on y satisfait au moyen de canaux souterrains dans lesquels circule l'eau de condensation des machines et qui sont pourvus de bou-

ches se démasquant à volonté sur le plancher. Dans la salle de filage, de 7. 000 mètres carrés, de MM. Steinbach, Koechlin et Cie construite l'année dernière à Dornach, et

remarquable par son élégance autant que par sa .parfaite salubrité, la. ventilation est obtenue, d'une part, par l'aspiration qui s'exerce dans la salle des batteurs ouvrant sur celle du filage et, d'autre part, au moyen de deux ventilateurs spéciaux agissant à une extrémité tandis que l'air afflue à l'autre extrémité par des orifices dispersés sur le plancher. L'utilisation des batteurs pour aérer l'atelier du filage est du reste assez répandue ; c'est ce qu'on

voit notamment chez MM. Schlumberger fils et C'e, chez MM. Werhlin , Hofer et Cie, etc. C'est un moyen économique qu'à défaut d'autres plus efficaces, on ne saurait trop recommander. Un expédient analogue est appliqué dans la filature de laine de M. Wulvéryck, à Saint-Quentin: l'aspiration du séchoir sert à ventiler la salle de lavage et de peignage ('g). Chez MM. Villeminot, Huart, V. Rogelet et Cie, à Reims, l'aspiration de la cheminée des chaudières (*) r3ignalons en passant une particularité de nature à rassurer ceux qui pourraient craindre qu'un pareil mode d'aérage ne fît naître des courants d'air nuisibles pour les ouvriers. Nous avons TomE 1X , i866.

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