Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 97]

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NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

figure 9 indique pour chaque kilomètre d'une voie très-accidentée la proportion de rails relevés pendant les trois premières années. Cette proportion a dépassé II p. 100 pour une station: placée au bas d'une rampe de to millimètres, tandis qu'elle n'a pas atteint 1 p. loo dans d'autres parties de la ligne. Dans les courbes, les rails aussi s'usent plus vite et inégalement sur les deux lignes de rails. Ainsi, sur une ligne ou dans les parties droites de la voie, l'usure des rails était de 18 p. 100. L'usure était I Dans le grand arc.. 25 p. ioo Dans le petit arc. . 38 p. )00 Dans les courbes de i,000 mètres : Dans les deux arcs. 72 p. I.) Dans les courbes de 2000, mètres

Je n'ai indiqué ces résultats que pour montrer la marche à suivre. Si pour chaque ligne on dressait de semblables travaux, en mettant en regard le nombre de trains, le trafic, le profil de la voie, les courbes., etc., on pourrait avec les moyennes trouvées établir une formule qui, au bout de deux ou trois années de garantie, déduirait des relevages faits la durée des fournitures livrées, et par conséquent leur valeur réelle.. On saurait déterminer exactement aussi les points où le rail Bessemer doit être employé. nÉsumÉ.

Pour obtenir deux rails qui fassent un bon usage sur la voie, il faut employer des minerais calcaires et phosphoreux , donner aux hauts fourneaux une allure aussi chaude que possible, puddler en fer à gros grain brillant, faire des paquets lourds de façon que la rognure atteigne 1 t p. 100 du poids du paquet, donner deux chaudes, marteler, ou si les conditions de prix de revient ou d'installation ne le permettent pas, laminer de champ, surtout dans les cannelures soudantes.

NOTE SUR LA FABRICATION DES RAILS.

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D'un autre côté, les compagnies de chemins de fer ne devraient accepter aucun rail sans s'être assurées de la sou-

dure par une cassure, et, dans les essais au choc, tenir compte de la température. Tout ce qui précède s'applique évidemment à la qualité ordinaire des rails qui se fabriquent presque exclusivement en France, et qui correspond pour nos meilleures usines à celle des meilleurs rails du pays de Galles. Si les compagnies consentaient à augmenter leur prix d'achat et exiger en échange, par exemple, sept années de garantie comme la compagnie du Great-Northern , elles y trouveraient leur profit, et de plus forceraient les usines à améliorer leurs produits, soit en faisant des paquets en fer puddlé de fonte grise à couvertes martelées, finis en deux chaudes, comme dans le Cleveland, soit en ajoutant à ce

premier progrès le corroyage au marteau des paquets avant tout profilage; c'est ainsi que les forges du Yorkshire

ont obtenu une qualité de rails qui se vend 280 francs la tonne à l'usine (*). (*) Voir Annales des mines, année 1.862, tome I". État présent de la métallurgie du fer en Angleterre, par Mil. Gruner et Un.