Journal des Mines (1804-05, volume 18) [Image 144]

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.ESSATS

comporte lorsqu'on le chauffe avec le contact de l'air : quelques phénomènes qui se présentèrent lorsque je déterminai les pesanteurs spécifiques, me portèrent à examiner ce qui aurait

lieu en le laissant en contact avec l'eau à la température ordinaire. A Cet effet, je pris de trente crains de poudre de molybdène , je les mis dans une capsule de porcelaine, je les humectai d'eau que je laissai évaporer lentement. Ayant versé dessus de n ouvelle eau, celle-ci prit ensuite une couleur bleue; ayant réitéré plusieurs fois cette

opération, je parvins à changer tout le métal en oxyde bleu. Il ne se produisit pas ici ces dif-

férens degrés d'oxydation intermédiaire que nous avions remarqués dans d'autres essais. L'oxyde brun traité de la même manière donna un résultat semblable.

VIII. Manière dont le molybdène se comporte à l'égard de quelques acides. 1. Acide sztlfzi. rique.

-Vingt-neuvième essai. On a mis dix grains de

molybdène pulvérisé dans une demi -drachme

d'acide sulfurique pesant i,86, et on les y a laissés pendant vingt-quatre heures à une température ordinaire. L'acide n'exerça pas la moindre action sur le Métal. A une chaleur -modérée, il se dégagea une grande quantité d'acide sulfureux, la 'liqueur devint d'un brun-

jaunâtre, et prit une consistance syrupeuse on étendit avec quatre fois autant d'eau, et la liqueur passa au jaune-brunâtre : au bout de

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SUR LE MOLYBDiNE. 279 quelque tems de repos, il se déposa un peu de molybdène qui n'avait pas été dissous. La liqueur étant restée pendant quelques heures en contact avec le métal, elle passa peu à peu au vert, et ensuite au bleu : mais ce qu'il y a de plus remarquable , c'est qu'une partie de l'oxyde bleu se précipita sous forme d'une poudre tfès-fine : il faudra rechercher la cause de ce phénomène. Cet essai nous apprend que le molybdène a été changé par l'action de l'acide sulfurique, en un oxyde jaune, contenant plus d'oxygène que le vert et le bleu, et qui est passé à l'oxyde vert par un effet de la désoxydation produite par le contact du molybdène métallique.

2. Acide nitrique. Trentième essai. Nous avons déjà eu occasion, en traitant de l'oxygénation du molybdène, de dire quelque chose sur l'action qu'avait l'acide nitrique sur ce métal. Les essais que nous allons rapporter feront suite. On a mis dix grains de molybdène pulvérisé dans deux drachmes d'acide nitrique étendu d'une égale quantité d'eau ; au bout d'un quart-d'heure, il y eut un léger dégagement de gaz nitreux, et il se forma une dissolution d'un rouge pâle. Pour accélérer l'action de l'acide, j'employai une chaleur douce ; le molybdène disparut bien-

tôt , et la liqueur prit une couleur d'un brunjaunâtre avec une nuance de rouge. J'ajoutai deux fois dix grains de molybdène, et quand j'eus mis les derniers dix grains, la liqueur qui avait été limpide , se troubla et devint d'un

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