Journal des Mines (1804-05, volume 18) [Image 133]

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nullement changé, la surface seule était grise.Remise au. feu et tenue au feu pendant une demi-heure à l'état d'incadescen ce , elle se réduisit entièrement, et perdit soixante - quatorze

grains, ce qui fait 28,03 pour cent. Il suit de

là que la substance retirée du molybdate d'ammoniaque est bien loin d'être à l'état métallique.

Ces essais font voir que l'oxygène peut etre séparé du molybdène par la simple action du feu et le contact du charbon. Ils nous montrent que la réduction de l'oxide et de l'acide du molybdène peut s'opérer sans grande difficulté. H restait à voir si cette réduction pourrait se faire sur de plus grandes quantités, et si on ne pour-. rait pas obtenir du molybdène en culot. Seizième et dix-septième essais. On prit dix drachmes de molybdate d'ammoniaque, on les mit dans Un verre que l'on plaça dans un creuset, et on les fit rougir pendant une demi-heure,

on en retira une once d'oxide brun - violer formant une masse : on plaça cette masse dans

un creuset, on l'y enveloppa de charbon pulvérisé , et on la tint exposée pendant une heure

au feu de forge le plus violent. On en obtint une masse métallique, dont les parties étaient plus ou moins bulleuses, et plus ou moins tenaces : cependant, dans aucun endroit , la ténacité n'était telle qu'on ne pût réduire la matière_en poudre en y frappant dessus. L'extérieur

en était gris cendré, dans l'intérieur et même à la surface là où il s'était formé des cavités et des creux,, elle avait un vérita ble éclat métallique et était d'un bleu d'argent. Les parties qui avaient

cet éclat ayant été pressées et broyées dans un mortier de porcelaine, s'étendirent un peu sur le pilon

SR LE MOLYBD'ENE.

257 pilon, ce qui augmenta le brillant ; niais en.

continuant de broyer elles se réduisirent en une poudre grise. Leur dureté, avant la trituration était plus considérable que celle de l'argent à neuf deniers ( 0,750 ) , puisqu'elles le rayaient. Afin d'obtenir cette matière en petites parties fondues, j'en pilai six drachmes, je les unis et les pressai aussi fortement que possible dans un creuset brasqué, et les exposai pendant heure au feu de forge le plus violent. Après le refroidissement, je trouvai que la masse avait un volume moindre d'un quart, et qu'elle était agglutinée. Je ne pus la séparer du creuset qu'en brisant celui-ci ; dans les parties qui avaient été en contact avec les parois et le fond, elle avait une , ténacité considérable ; mais il n'en était pas de même à la surface. Au reste, on ne pouvait dire que dans aucun endroit elle eût- été réellement fondue, ses parties étaient seulement agglutinées par un commencement de fusion. Elle présentait partout une grande quantité de paillettes , qui étaient d'un blanc d'argent et d'un éclat métallique : écrasées sur du verre ou. de'la porcelaine, elles prenaient un éclat qui tenait le milieu entre celui de l'étain et cel-ardé l'argent, mais qui disparaissait au bout de 12 à 15 minutes. On trouvà, au fond du creuset, dé petits grains de molybdène de la grosseur d'une tête d'épingle, et qui étaient évidemment lés. Ils étaient- d'un éclat entièrement métalligue et d'un blanc d'argent comme les paillettes dont nous avons parlé. La moitié inférieure de la masse de molybdène métallique , ayant été Volume 18.

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