Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 195]

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POTAMOGRAPHIE

beaucoup d'autres qu'elle menace , si on redressait son cours, et si les habitans plus actifs

élevaient des digues contre les torrens

5'. Depuis cette dernière digue et le confluent de la Rabious , nous voyons la Durance entrer dans une large vallée, où sont les belles prairies d'Embrun , les riches vergers de .Barattier et des Crottes , les cultures, les champ& et les vignes de Savines ; dans ce magnifique bassin.

et sous un climat doux et tempéré , nous retrouvons la fertilité de la vallée de Graisivaudan, et un tableau vrai ou peu flatté des belles plaines de la Provence. Le sol de ce bassin est un mélange intime d'argile, de terre calcaire, de silice , et de toutes les substances que tant de torren.s ont arrachées, roulées et broyées dans leurs eaux, depuis les cimes les plus élevées. La

nature avait tout prodigué ; les habitons ont

joui aveuglément de ses laveurs; ils se sont endormis au milieu de ses dons ; ingrats ont porté inconsidérément la hache et le feu dans les forêts qui ombrageaient les montagnes escar,pées, la source ignorée de leurs richesseS; bientôt ces pics décharnés ont été ravagés par les eaux; les torrens se sont gonflés; ils sont tombés avec fureur sur les plaines ; ils ont coupé, arraché et miné leurs bases. Des terrains immenses

ont été enlevés , d'autres ont été engravés ceux- ci sont recouverts de rochers, ceux-là

n'offrent plus qu'un gravier stérile ; les, ravages continuent ; on n'oppose aucun obstacle à leur, furie; bientôt Crevons , Boscodon , Savines et tcus les torrens , auront anéanti ce

figue bassin, qui naguères pouvait êtrecom-

DU DÉPARTEMENT DES HAUTES-ALPES, etc.

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'paré à tout ce que nos plus riches contrées

possèdent de plus fertile et de mieux cultivé ! Après être sortie du Département et à son extrémité Sud-Ouest , la Durance ( sous les murs de Sisteron , première ville des Basses-Alpes) reçoit les eaux du bassin du Buech , que 'nous allons examiner.

III. Bassin du Buech.

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Le bassin du Buech comprend deux vallées principales , arrosées chacune par un Buech différent, que nous désignerons. Sous le nom d'oriental et d'occidental. 1.°. Le Buech oriental court du Nord au Sud ensuite du Nord-Est au Sud-Ouest, sur une longueur de 48 kilomètres. Il remonte jusqu'à la montagne de Chareuse , près de Gap , dan-sj.n -pays de calcaire c,ompacte , dont les bases sont recouvertes par des schistes argileux, et ensuite -par de grands amas de galets liés- entre eux par un ciment siliceo-quartzeux , niais qui le plus souvent font place à des, schistes noirs argileux plus ou moins altérés. Dans quelques parties de ce grand bassin, et près da confluent .de- la Béons, torrent qui se jette dans le Buech de Mont-Maur, on trouve sur les pentes des montagnes calcaires , des terres argileuses blanches, jaunes vertes et rouges. Au-dessous de Ve-ynes , tout le bassin est encaissé dans des argiles schisteuses décomposées. Il est facile de présumer , d'après cet aperçu , quelle peut être la nature du sol de la vallée. Vers sa partie supérieure , on trouve des terrains argilo-calcaires; plus bas, autour du village de la Roche,