Journal des Mines (1803-04, volume 15) [Image 37]

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TRAI'T

DE PHYSIQUE.

Extrait par le Cit. T xc MERY, ingénieur des mines.

QUOIQUE la physique soit depuis long-tems cultivée

avec assiduité et succès, cependant nous ne possédions en, coite aucun traité où les différentes théories que cette science embrasse se trouvassent développées avec cette méthode cette clarté , et cette précision qui sont si nécessaires, surtout dans un ouvrage qui est destiné à l'enseignement public. Le premier Consul, pénétré de cette vérité, et sentant combien il était important de mettre entre les mains des élèves admis dans les Lycées nationaux , des livres dans lesquels ils pussent puiser une instruction capable de former leur jugement , et de meubler leur esprit de connaissances solides, chargea l'auteur de composer un Traité élémentaire de Physique. Cê choix qui était dicté par tous les hommes qui se livreni à l'étude des Sciences , a été pleinement justifié par la manière neuve et savante dont le Citoyen Haiiy a rempli la tâche difficile qui lui était imposée. L'ouvrage que nous annonçons ne laisse rien à désirer. Ajouter qu'il est digne, à la fois, et du héros qui l'a demandé , et de la célébrité de son auteur, c'est en faire l'éloge qu'il mérite sous tous les rapports. Les personnes qui ont déjà quelques notions de la physique

auront sans doute de la peine à se persuader que le Traité

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dont il s'agit, ait été fait dans l'espace de six mois au plus, tems qui aurait à peine suffit à sa seule rédaction, si l'auteur , jaloux de répondre aux vues du premier Consul, et de concourir de tous ses moyens à procurer aux élèves des Lycées le bienfait d'une bonne éducation , n'avait consacré ses veilles à la composition de l'important ouvrage dont il vient d'enrichir les sciences.

TRAITÉ ÉLÉ1VIENT4IRE Par R. J. HAllY membre de l'Institut national des Sciences et Arts, professeur de minéralogie au Muséum d'Histoire naturelle, de la Société des Scrutateurs de la nature de

Berlin, de la Société Batave des Sciences de Harlem, de

la Société de Minéralogie d'Iéna , ect. Ouvrage destiné pour l'enseignement dans les Lycées nationaux ,n vol. avec 24 planches. A Paris, chez DELAN ce et LESUEUR.

1VtENTAiRE, etc.

Il suffit de considérer, d'une part, combien certainézs

parties de la physique avaient été jusqu'ici peu étudiées, et d'une autre part, les progrès rapides qu'ont fait dans ces derniers toms plusieurs branches de cette même science , pour sentir toute la difficulté qu'offrait le travail dont le Cit. Haüy publie aujourd'hui le résultat. En effet , que d'objections il a fallu lever , que de théories qui n'étaient pour ainsi dire qu'ébauchées, il a fallu développer, que de matériaux disséminés çà et là, il a fallu rassembler pour ers former un ensemble bien lié , que de vides , que de lacunes se sont trouvés à remplir ! Quoique l'auteur ait eu la modestie de ne pas se nommer , il sera facile à tous qui sont au courant des sciences , de s'apercevoir que ceux bien souvent il a eu occasion de créer, lors même qu'il ne pensait avoir , tout au phis, qu'à perfectionner ce qui existait déjà.' Les sciences qui se rapportent à la nature ne forment dans la réalité, comme l'observe très-bien le Cit. Haiiy, qu'une seule et même science, que nous avons sousdivisée de manière que les différens esprits pussent partager entre eux l'étude de ses diverses branches, et parcourir chacun toute l'étendue de celle qui a fixé son choix ; mais il ne faut pas croire qu'entre toutes ces sciences il y ait une ligne de démarcation nettement tracée , elles ont souvent des points de contact plus ou moins nombreux. c, Il en est de même dit l'auteur,, de toutes les parties de nos connaissances ) tour-à-tour elles divergent , se rapprochent , et finissent; n souvent par se confondre , comme pour nous rappeler qu'elles remontent toutes à une même unité, et que la distinction que nous avons mise entre elles provient uniquement des bornes de notre esprit et de celles du tems qui nous est accordé pour les cultiver ss. Rien n'est peut-être plus propre à faire connaître l'objet .1

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spécial de chacune des sciences dont

se compose l'étude de la nature , que le passage suivant que nous avons extrei4

Volume 15.